Le gouvernement burkinabè a décrété jeudi, “l’ordre de mobilisation générale et de mise en garde” afin de “donner un cadre juridique et légal à l’ensemble des actions” engagées par l’Etat dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a appris Anadolu de source officielle.
“L’instauration de la mobilisation générale et de la mise en garde vise à donner un cadre juridique et légal à l’ensemble des actions à mettre en œuvre au regard de la situation de péril que vit la Nation dans le contexte actuel de terrorisme”, a déclaré jeudi soir, le gouvernement burkinabè dans un communiqué publié à l’issue d’un conseil des ministres.
Selon la même source, la mobilisation générale et la mise en garde confèrent aux autorités compétentes “le droit de requérir les personnes, les biens et les services, le droit de soumettre à contrôle et à répartition les ressources au ravitaillement et à cet effet, d’imposer aux personnes physiques ou aux personnes morales en leurs biens, les sujétions indispensables et le droit d’appel à l’emploi de défense, à titre individuel ou collectif”.
“L’adoption de ce décret permet l’instauration de la mobilisation générale et de la mise en garde dans notre pays en vue de se doter des moyens nécessaires pour défendre l’intégrité du territoire et sécuriser l’ensemble des populations et leurs biens face au terrorisme”, a précisé le gouvernement.
Pour le ministre d’Etat, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel-major Kassoum Coulibaly, qui s’est exprimé à l’issue du conseil des ministres, “face à la situation sécuritaire à laquelle fait face le Burkina Faso, le salut de la nation repose sur un sursaut national de l’ensemble des filles et des fils en vue de trouver une solution”.
Depuis 2015, le Burkina Faso est la cible d’attaques terroristes dans plusieurs de ses régions.
La semaine dernière au moins 44 civils ont été tués lors de deux attaques perpétrées par un groupe armé “terroriste” contre les villages de Kourakou et Tondobi dans la commune de Seytenga, province du Séno dans la région du Sahel burkinabè, selon les autorités.
Les autorités burkinabè ont multiplié les opérations antiterroristes depuis le mois de mars à travers des actions offensives notamment aériennes, contre les groupes armés terroristes grâce à des nouvelles acquisitions d’équipements militaires.
Huit régions sur les treize que compte le pays sont sous état d’urgence.
Mercredi, l’armée burkinabè a annoncé avoir bombardé “une base terroriste” dans la forêt de Nassoumbou (Nord), détruisant des pick-ups, des V8 servant pour le déplacement de “cadres et de chefs terroristes” et des munitions.
Selon les agences humanitaires opérant dans le pays, les besoins des personnes touchées par la crise sécuritaire ont augmenté à la fois en termes de gravité et de portée géographique depuis 2022. “Une personne sur cinq au Burkina Faso (4,7 millions de personnes) a besoin d’aide humanitaire, tandis qu’une personne sur dix (1,9 million) est déplacée à l’intérieur du pays”, selon l’ONU et ses partenaires.
A la date du 31 mars 2023, le gouvernement burkinabè a collecté la somme de 7.366.150.616 FCFA (12,2 millions de dollars) au titre du Fonds de Soutien patriotique (FPS) mis en place en janvier 2023, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et alimenté par les taxes sur les boissons alcoolisées et les dons volontaires.