Le ministère allemand des Affaires étrangères estime que les raisons de cette expulsion ne sont « absolument pas compréhensibles ». Jan Christian Gordon Kricke était en poste depuis juillet 2021.
Le gouvernement tchadien a annoncé que l’ambassadeur d’Allemagne au Tchad allait être expulsé dans un délai de 48 heures pour « attitude discourtoise » et « non-respect des usages diplomatiques ».
Le gouvernement « prie SEM (Son Excellence Monsieur) Jan Christian Gordon Kricke, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne, de quitter le territoire tchadien dans un délai de 48h », a indiqué le porte-parole du gouvernement Aziz Mahamat Saleh, dans un communiqué.
Les autorités n’ont pas donné de détails sur les faits qu’elles lui reprochent.
L’incompréhension de Berlin
« Les raisons pour lesquelles le gouvernement du Tchad a déclaré notre Ambassadeur à N’Djamena persona non grata ne sont absolument pas compréhensibles. Nous sommes en contact à ce sujet avec le gouvernement du Tchad », a indiqué une source au ministère allemand des Affaires étrangères.
Ambassadeur au Tchad depuis juillet 2021, Jan-Christian Gordon Kricke avait occupé des fonctions similaires au Niger, en Angola et aux Philippines. Il a également été représentant spécial de l’Allemagne pour le Sahel.
Une immiscion dans la gouvernance du pays ?
L’ambassade d’Allemagne s’était jointe à celle de France, d’Espagne et des Pays-Bas notamment, ainsi que de l’UE, pour dire sa « préoccupation » après la prolongation de la transition et la possibilité pour Mahamat Déby Itno de briguer la présidence, alors que celui-ci avait promis aux Tchadiens et à la communauté internationale, lors de son arrivée au pouvoir en avril 2021 à l’annonce de la mort de son père, Idriss Déby Itno, de rendre le pouvoir aux civils par des « élections libres et démocratiques », et de ne pas briguer la présidence.
Une source gouvernementale a affirmé sous couvert d’anonymat que les autorités reprochaient notamment au diplomate de « trop s’immiscer » dans la « gouvernance du pays », ainsi que « des propos tendant à diviser les Tchadiens ».
Jan-Christian Gordon Kricke avait reçu plusieurs « rappels à l’ordre », a assuré la même source.
Reseau International