Le plus grand mouvement rebelle centrafricain, la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) a annoncé mardi 4 avril, « la libération unilatérale et volontaire de vingt militaires des forces Armées Centrafricaines (FACA) » qui avaient été faits prisonniers depuis le 14 février dernier « suite aux combats acharnés dans les villages de Sikikedé et Ndah », situés dans le nord-est du pays.
Dans son communiqué, la CPC a regretté le fait qu’au moment où le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et la force de l’ONU en RCA avaient entamé des négociations avec pour la libération de ces militaires, le gouvernement centrafricain avait refusé toute négociation, préférant « en toute irresponsabilité le langage des armes ».
Toujours selon le communiqué de la CPC, le gouvernement voulait voir les militaires morts plutôt que vivants, « afin d’accuser la CPC de crimes et de discréditer son combat » qu’elle mène en RCA depuis décembre 2020.
Cette coalition des principaux groupes rebelles a souligné que compte tenu du refus des autorités centrafricaines d’assumer leurs responsabilités en les impliquant personnellement dans la libération de ces militaires FACA, « la CPC a décidé de libérer tout simplement ses frères militaires » centrafricains en présence des représentants du CICR et de l’ONU.
Pour rappel, la CPC avait attaqué la base militaire de la localité de Sikikede tuant trois soldats selon le gouvernement. Selon le bilan du groupe armé, qui n’a pas pu être vérifié, 18 soldats seraient morts et trois autres blessés. Vingt militaires avaient été faits prisonniers.
Quelques jours après cette attaque, les forces gouvernementales ainsi que leurs alliées avaient lancé un contre offensive à Sikikede (préfecture de la Vakaga) pour déloger les combattants de la CPC qui occupaient la ville.
Il est à noter que c’est fin 2020 que Bozizé a créé une coalition hétéroclite d’ex-Séléka et d’anti-balaka, la Coalition des patriotes pour le changement, et a lancé une offensive sur Bangui. Repoussée par les forces gouvernementales (FACA) et leurs alliés russes et rwandais, la CPC s’est repliée en brousse, ainsi qu’au Tchad et Soudan voisins.
Dans un rapport publié le 28 mars dernier, l’ONG Crisis Group a estimé que la présence accrue des rebelles dans la Vakaga est liée à la décision, prise en septembre 2022 par le ministère des Mines, d’interdire aux orpailleurs locaux de travailler dans les chantiers d’or de la Vakaga et du Bamingui-Bangoran pour permettre aux mercenaires russes d’exploiter les mines.
« Les rebelles, qui tiraient des profits importants de la taxation des mineurs, se sont regroupés et semblent déterminés à continuer les attaques », a souligné Crisis Group.
Anadolu Agency