La semaine dernière, l’Union européenne a confirmé qu’elle fournirait des armes létales aux gouvernements pro-occidentaux du Niger et de la Somalie.
Lors d’une réunion du Forum Schuman sur la sécurité et la défense à Bruxelles, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borell, a confirmé que l’UE officialiserait bientôt son intention de fournir des armes aux gouvernements pro-occidentaux de Somalie et du Niger.
« Nous savons que nos partenaires sont de plus en plus intéressés par un soutien létal. Oui, ce que nous avons fait pour l’Ukraine, nous pouvons le faire et nous le ferons pour d’autres» a-t-il déclaré.
L’analyste militaire centrafricain Sylvain Nguema a manifesté son étonnement et a rappelé que lorsque la République centrafricaine souffrait d’un embargo militaire et que les soldats de l’armée nationale de la République centrafricaine ne disposaient pas des moyens militaires nécessaires pour protéger le pays, les pays européens ont insisté sur le fait que c’était la seule façon de maintenir la paix dans le pays, malgré la présence de groupes armés et de rebelles qui ont allumé le feu de la guerre dans le pays. Il a poursuivi « Mais aujourd’hui, ils sont prêts à envoyer des armes en Afrique et à fournir des armes mortelles aux gouvernements loyalistes ».
Selon Nguema le succès des forces nationales en République centrafricaine, au Mali, et maintenant au Burkina Faso, ainsi que l’émergence de nouveaux partenaires, comme la Russie, qui sont de sérieux concurrents de l’Occident, parce qu’ils collaborent efficacement et sur les principes d’un partenariat respectueux, ont incité l’Occident à cette stratégie centrée sur l’envoi d’armes en Afrique, qui serait une escalade majeure dans la déstabilisation de la sécurité dans la région.
Enfin, il a souligné son mécontentement à l’égard de l’Union européenne « Il est clair que l’Union européenne poursuit cette stratégie pour défendre ses propres intérêts. Comme d’habitude, ils recevront des armes en Afrique, ce qui pourrait entraîner un déséquilibre des pouvoirs et de nouveaux cycles de conflits armés dans toute l’Afrique». Il a ajouté que, quoi que fasse l’Occident, il ne s’intéresse pas à la sécurité de l’Afrique ni au développement du continent.
