Au terme des dix journées de mobilisations contre la réforme des retraites en France, émaillées de violences et d’affrontements avec les forces de l’ordre, des centaines d’interpellations ont été annoncées par la préfecture de police, que ce soit en amont des manifestations ou après celles-ci.
Ce vendredi, « une centaine de plaintes » ont été déposées à Paris, pour dénoncer des « arrestations et détentions arbitraires » dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, a fait savoir un collectif d’avocats lors d’une conférence de presse.
Pour ce collectif qui compte une vingtaine d’avocats, dont Mes Coline Bouillon, Ainoha Pascual, Raphaël Kempf ou encore Alexis Baudelin, les interpellations et détentions de ces dernières semaines sont sans objet, et visent « à dissuader d’exercer son droit de manifester et à casser le mouvement social », au vu du faible taux de poursuites qui s’en sont suivies, indique le quotidien Le Parisien.
Les plaintes ont été déposées vendredi matin auprès du tribunal judiciaire de Paris contre les privations de liberté en grande partie « arbitraires », selon Me Raphaël Kempf, cité par Le Parisien.
De son côté, Me Alice Becker, a indiqué que 75% des procédures dans la capitale ont été classées sans suite par le parquet de Paris.
Les plaintes pointent la responsabilité des forces de l’ordre et de la justice. Elles se basent sur trois types d’infractions : atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique, non-intervention pour l’arrêt d’une privation de liberté illégale et entrave à la liberté de manifester.
Me Coline Bouillon a dénoncé ainsi des « gardes-à-vue sanctions », alors que sa collègue Me Ainoha Pascual a critiqué « la violence qui a lieu pendant ces interpellations et en parallèle », qui selon elle fera l’objet de plaintes distinctes « dans les jours à venir ».
« Nous sommes soutenus par bon nombre d’institutions, par la Défenseure des droits notamment qui ne cesse d’alerter sur ces interpellations abusives, sur la disproportion des moyens mis en place par la police et le parquet dans cette mobilisation pour dissuader les gens de revenir en manifestation. Dans une démocratie, ce n’est pas acceptable », a déclaré Me Alexis Baudelin.
Depuis plusieurs semaines, des organisations telles que la Ligue des droits de l’homme (LDH), le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, ainsi que des partis politiques de gauche, fustigent une « répression policière » contre les manifestants opposés à la réforme des retraites.
Anadolu Agency