A l’invitation de Paul Biya, Président du Cameroun et président sortant de la CEMAC (Communautaire économique et monétaire de l’Afrique centrale), les dirigeants de ces six pays se sont retrouvés, le 17 mars dernier, à Yaoundé. A l’ordre du jour, un sommet extraordinaire essentiellement consacré à la relance économique post-Covid et au Franc CFA.
Pas de mesures fortes en conclusion du sommet de la CEMAC, qui s’est tenu à Yaoundé, le 17 mars. Les Présidents Paul Biya du Cameroun, Faustin-Archange Touadera de Centrafrique, Denis Sassou N’Guesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée Equatoriale, Mahamat Idriss Deby du Tchad, Ali Bongo Ondimba du Gabon n’ont pas tranché sur les évolutions à apporter aux questions liées au Franc CFA.
A l’issue de cette cérémonie d’ouverture avec un discours de Paul Biya, président de la République du Cameroun, président sortant de la Communauté et après la photo de famille, le Sommet avait poursuivi ses travaux à huis clos.
Le communiqué final du sommet indique que les chefs d’État ont procédé à un large échange de vues sur l’état des économies des pays de la CEMAC. ils ont salué le redressement global de la situation macro-économique de la zone CEMAC marqué par le retour à une croissance économique positive et ont décidé de poursuivre les réformes institutionnelles.
Consolider le redressement économique de la sous-région
Examinant spécifiquement la question monétaire, les chefs d’État ont réaffirmé leur volonté de disposer d’une monnaie stable et forte. Concernant particulièrement la coopération monétaire avec la France, portant sur le Franc Cfa, ils ont décidé d’encourager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération. C’est-à-dire qu’ils ont convenu de ne pas décider dans l’immédiat, se laissant le temps de la réflexion. A cet effet, ils ont chargé la BEAC, sous la supervision de l’UMAC, de proposer, dans des délais raisonnables, un schéma approprié, conduisant à l’évolution de la monnaie commune.
Dans son discours de clôture du Sommet, le Président Paul Biya a rappelé que « l’intégration est, à n’en point douter, le principal vecteur de notre stratégie communautaire. Plus que par le passé, nous devons veiller à son accélération par une libre circulation intégrale des personnes et des biens ». Il a ajouté : « dans le même ordre d’idées, nous devons assurer la réalisation, dans les meilleurs délais, de nos projets intégrateurs avec l’appui financier de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux. Je n’oublie pas le nécessaire renforcement de la diversification de notre économie et l’amélioration véritable du climat des affaires pour accroître le niveau d’investissement privé ».
Pour la commerçante Monique Hiack, « les rencontres de ce genre, sont à féliciter. Mais la pratique sur le terrain en est autre chose. Voyez-vous, nous qui vendons les vivres et autres produits dans la sous-région Afrique centrale, rencontrons beaucoup de tracasseries (douanière, policière), y compris des violences de toutes sortes. Il arrive parfois fois que les agents postés dans ces différentes zones frontalières nous disent : « les chefs d’Etat ont parlé et signé des accords, c’est bien beau. Mais c’est ça qu’on mange ? Alors, donnez notre part ici ! Et si vous ne faites pas le geste qui sauve, c’est-à-dire « mouiller la barbe », ils vont vous retenir pendant des heures, voire des jours, et vos marchandises vont se gâter. Que c’est regrettable ! ». « Au vu de cette situation et bien d’autres, peut-on réellement parler d’intégration ? », a-t-elle ajouté.
A l’issue de cette importante rencontre de Yaoundé, qui a battu le record de participation des dirigeants de la région, Paul Biya, président sortant de la CEMAC, a passé le témoin à son homologue, Faustin-Archange Touadera de la République Centrafricaine.