Moscou n’a guère apprécié que l’ambassadeur américain en Norvège compare le conflit ukrainien à une invasion nazie. Des propos qui tiennent de l’”ignorance” comme de la “muflerie“, a déploré la porte-parole de la diplomatie russe.
Un parallèle inacceptable. C’est ainsi que Moscou a perçu les propos de Marc Nathanson, ambassadeur des États-Unis en Norvège, qui avait récemment dressé une équivalence entre l’opération russe en Ukraine et l’invasion nazie de la Norvège, en 1940.
Une comparaison qui tient de l’ignorance autant que du sacrilège, au vu des sacrifices consentis par la Russie soviétique pour lutter contre le nazisme, comme l’a souligné Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe.
“L’ambassadeur Mark Nathanson s’est fait remarquer par des propos absolument sacrilèges et insultantes sur la Russie en comparant l’opération militaire en Ukraine avec l’invasion nazie de la Norvège [… ] C’est un exemple non seulement de muflerie politique, mais d’extrême ignorance et de blasphème”, a ainsi déclaré la responsable.
Insulte aux soldats et prisonniers soviétiques
La porte-parole a souligné que les paroles de l’ambassadeur américain étaient d’autant plus inadmissibles qu’ils ont été tenus en marge d’une conférence dans la ville de Kirkenes. Une région connue pour avoir été le théâtre de l’opération Petsamo-Kirkenes, ayant coûté la vie à plus de 6.000 combattants soviétiques.
“Ces mots, prononcés sur le sol du nord de la Norvège, insultent la mémoire des soldats soviétiques. Ils insultent également la Norvège en tant qu’État, ses citoyens et ses historiens” a déclaré Maria Zakharova.
La responsable a encore rappelé que 212 camps de prisonniers avaient été créés par les nazis sur le sol norvégien, pour incarcérer notamment des soldats soviétiques. L’un d’eux a même accueilli le grand-père de l’actuel ministre norvégien des Affaires étrangères, a noté Maria Zakharova. Il y avait appris le russe au contact des prisonniers.
Depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie a plusieurs fois déploré que l’histoire de la Seconde Guerre mondiale soit occultée voire manipulée par les soutiens de Kiev.
En octobre, Maria Zakharova avait ainsi souligné que l’Ukraine avait du mal à faire face à l’extermination des juifs ayant eu lieu sur son territoire, parfois avec le soutien de collaborateurs locaux. L’adaptation théâtrale du roman Les Bienveillantes, décrivant ces épisodes, avait notamment soulevé une polémique.
Face à la résurgence des mouvements néo-nazis en Ukraine, le Président russe Vladimir Poutine avait également appelé à ne pas oublier les leçons de l’histoire, en janvier dernier.