Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a appelé à changer de regard sur l’Afrique. Outre une nouvelle forme de coopération militaire avec une montée en puissance des armées africaines, Paris a appelé à une relation « partenariale » avec l’Afrique. Décryptage !
Emmanuel Macron, dans un discours à l’Élysée, a appelé à considérer les partenaires africains comme des partenaires à part entière. « Si des nouveaux partenaires s’installent et prennent des positions qui étaient avant les nôtres, c’est justement parce qu’ils prennent les pays africains au sérieux », reconnait Emmanuel Macron. Des propos qui semblent prouver que la France a enfin compris. Si, bien entendu, le Président Emmanuel Macron a partagé ce qu’il pensait réellement, hier lundi 27 février 2023.
« Une situation sans précédent dans l’histoire »…
Car, malgré tout ce qu’il a dit, le dirigeant pense toujours qu’il existe « un prétexte pour beaucoup d’opposants à la France » : les bases militaires françaises. Néanmoins, Macron estime que « nous sommes comptables du passé avec une politique qui a décidé de changer ». Appelant à « une profonde humilité face à ce qui se joue sur le continent africain », le Président français a évoqué « une situation sans précédent dans l’histoire ». Et outre des projections, beaucoup d’aveux ont été faits par le dirigeant français qui reconnait que la France doit rectifier le tir.
…Face à une Afrique qui a été très patiente
Le Président français a ainsi abordé une question plus qu’importante. Nous avons souvent posé la question de savoir comment la France, qui a eu l’opportunité de fréquenter ces peuples pendant plus de six décennies, en est arrivée à perdre sa crédibilité et l’amour ou disons l’estime que ces Africains avaient envers l’Hexagone. Il aura fallu du temps. Oui, 60 longues années. Et il faut dire que l’Afrique a été très patiente. Ce qui intrigue aujourd’hui, est de savoir comment est-ce que la France en est arrivée à un tel degré d’humiliation que de se voir chasser par des pays avec qui l’Hexagone a si longtemps cheminé.
La désinformation brandie face à une réalité
Un quasi-divorce demandé par des pays africains comme la Centrafrique, le Mali ou encore le Burkina Faso. Dans bien des cas, nous avions posé la question de savoir comment faisaient les autres pays, comme la Chine ou la Russie, pour parvenir à convaincre les pays africain de les préférer à la France. A ce jour, beaucoup de pays, dont et surtout la France, évoquaient la désinformation. Pensant qu’il fallait juste miroiter des propos, de l’information, fusse-t-elle erronée (désinformation), pour que des pays africains, dirigeants comme populations, acceptent de tenter l’aventure avec une Chine ou une Russie, qui ont mis le pied en Afrique plus de 60 ans après le passage du colon français.
Emmanuel Macron : s’éloigner de « l’héritage du passé »
Aujourd’hui, la Russie et la Chine se tracent des boulevards en Afrique. En quoi faisant ? En proposant de réelles offres de coopération. Même si elles ne sont pas win-win à 100%. Ce sont des coopérations dans lesquelles les États africains se retrouvent mieux par rapport à ce que leur proposait ou leur faisait subir la France. Si la France ne peut pas en faire autant et pense qu’il faut toujours jouer au chat et à la souris, c’est peine perdue. Car, il y a quelque part une certaine prise de conscience en Afrique et qui va crescendo. Seulement, avec ce discours d’Emmanuel Macron, il est à espérer que les choses vont changer. Et si Macron dit vouloir s’éloigner de « l’héritage du passé », c’est un grand pas de fait. Mais aussi un grand défi à relever.
Prendre les Africains au sérieux
Et Macron a même annoncé une « loi cadre » concernant la restitution des œuvres d’art pillées à l’Afrique. Le dirigeant a en outre appelé à « consolider des États et des administrations, investir massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, la formation, la transition énergétique ». Ce qui est bien. En attendant l’application qui, si elle est concrète, pourra même permettra à la France de renouer avec le Mali, le Burkina et même la Centrafrique. Car, ce qu’ont réussi la Russie ou la Chine, la France peut bien le réussir. Une relation partenariale, prendre les pays africains et les Africains au sérieux. Avec un plus de respect et d’égard. Comme l’a prôné Emmanuel Macron. Un Français averti
Source: Afrik