La ministre burkinabè des Affaires étrangères Olivia Rouamba a rejeté les accusations portées contre les forces armées du Burkina Faso de tueries de pélerins nigérians de confession musulmane, dans l’est du pays, lundi.
Olivia Rouamba s’exprimait suite à un échange, lundi dans la soirée, avec l’ambassadrice du Nigéria à Ouagadougou, Misitura Abdulraheem, a annoncé le ministère burkinabè des Affaires étrangères dans un communiqué.
“Tout en relevant que les autorités sécuritaires burkinabè leur avaient fortement déconseillé l’emprunt de cet axe au regard des énormes risques d’attaques dans la zone, la ministre Rouamba a tenu à préciser que le Burkina Faso désapprouve fondamentalement les accusations portées contre nos Forces de défense et de sécurité dans ces allégations de tueries de civils”, note-on dans le communiqué.
“Nous avons une armée responsable, tout comme nos volontaires pour la défense de la patrie (VDP) qui sont sensibilisés au droit international humanitaire et au respect des textes et des consignes en la matière”, a dit la cheffe de la diplomatie burkinabè.
Dans un communiqué publié lundi, le président du Nigéria Muhammadu Buhari a déclaré avoir été informé de la mort le week-end dernier d’un certain nombre de pèlerins musulmans nigérians alors qu’ils se rendaient à Kaolak, au Sénégal, lorsque les bus les transportant ont été attaqués au Burkina Faso.
Les victimes étaient tous des membres de la confrérie Jam’iyyatu Ansaariddeen Attijjaniyya (JAMAA), selon le secrétaire national de l’organisme islamique, Sayyidi Yahaya, qui a expliqué à la presse nigériane qu’au cours du voyage de cette année, une délégation de Nigérians, dans un convoi de luxueux et de mini-bus, a été arrêtée par l’armée burkinabè en patrouille et obligée de débarquer des bus.
Il a indiqué que les Nigérians “ont été sélectionnés au hasard sans aucun interrogatoire et abattus de sang-froid”, précisant que “le nombre actuel de victimes est de 16 morts, tandis que certains véhicules et leurs occupants n’ont pas encore été retrouvés”.
Le gouvernement nigérian a demandé aux autorités burkinabè d’ouvrir une enquête pour élucider la mort de ses citoyens.
En recevant lundi, la diplomate nigérian, la ministre burkinabè des Affaires étrangères Olivia Rouamba a assuré que des enquêtes sont ouvertes pour élucider la situation.
Elle a indiqué que “pour le moment aucune information concrète ni élément n’a été enregistré sur le terrain qui prouve la véracité des faits”, soulignant que le Burkina Faso accueille favorablement toute contribution du Nigéria dans les investigations.
La ministre en charge des Affaires étrangères a fait remarquer également que le mode opératoire des groupes terroristes au Burkina Faso a changé encore depuis quelques mois.
“Acculés au front, ils opèrent par la manipulation. Ils s’en prennent aux populations civiles en se faisant passer pour des Forces de défense et de sécurité burkinabè”, a-t-elle dit soulignant “qu’il est important d’éviter des tensions inutiles entre deux pays frères et amis qui ont toujours entretenu d’excellentes relations de coopération”.
Aux termes des échanges, selon le communiqué, “l’ambassadrice du Nigéria Misitura Abdulraheem a exprimé sa satisfaction, elle a promis de rendre compte du point qui lui a été fait aux autorités nigérianes”.
Anadolu Agency