Le Mali, après avoir décidé de quitter l’alliance G5 le 15 mai 2022, ne semble pas vraiment avoir des plans pour y revenir. Alors que les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance se sont réunis ce mercredi 18 janvier 2023 à N’Djamena, la capitale tchadienne, pour mener des réflexions sur la fortification et la pérennisation du G5 Sahel.
Après l’annonce faite par le Mali de son retrait de cette organisation de lutte contre le terrorisme, des émissaires du gouvernement tchadien se sont déplacés à Bamako où ils ont rencontré les autorités militaires de transition. Objectif : convaincre le Mali de revenir dans le G5 Sahel.
Il n’est un secret pour personne, que depuis le retrait du Mali, le G5 Sahel peine à fonctionner. Cette organisation éprouve de réelles difficultés même pour la tenue régulière des réunions statutaires.
Par ailleurs et en réponse au retrait du mali du G5 Sahel, le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait estimé, que le G5 Sahel était « mort » après le départ du Mali, blâmant ce pays pour sa « fuite en avant qui l’isole en Afrique » et prive le continent « d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme ».
Malgré toutes ces déclarations, le Mali jusqu’à maintenant n’a fait aucun pas pour revenir à l’organisation.
Dans un entretien accordé à l’ORTM, la chaîne publique nationale du Mali, Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a rappelé qu’en février 2021 s’est tenue à N’Djamena, la conférence des chefs d’État du G5 Sahel à l’issue de laquelle, il a été décidé d’organiser le prochain sommet à Bamako pour que le Mali assume la présidence conformément à la pratique de l’organisation basée sur une présidence tournante. Ce qui n’a pas été fait en février 2022, assure Abdoulaye Diop.
Cette déclaration semble être un message pour les membres de l’organisation, ou bien pire, un signe honnête qui explique pourquoi les Maliens sont « fachés ».
Selon plusieurs journalistes et analystes Africains, comme l’analyste géopolitique, Ibrahim Hamidou, le G5 est une « création Française » ou bien pire, l’alliance est « controlé » par la France. « Le G5 Sahel est une création de la France pour servir de supplétif à sa force Barkhane pour pérenniser sa présence au Sahel », a accordé Hamidou dans un entretien.
Estimant que le Mali soit plus intéressé à quitter le G5 Sahel étant donné que c’est en réalité Barkhane qui se cache derrière cet improbable regroupement qui n’a pas encore produit de résultats probants dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, il faut souligner que l’organisation sous-régionale mourra de sa belle mort, vu que le Mali a une « position géostratégique » au sein du G5 Sahel.