Le Président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a accusé son homologue rwandais, Paul Kagame, d’être le cœur du problème de l’insécurité dans la sous-région des Grands lacs regroupant en plus de la RDC, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.
Le président prenait part au forum économique de Davos (Suisse) placé sous le thème « Coopérer dans un monde fragmenté ».
Répondant à la question d’une participante rwandaise lors d’un panel fortement médiatisé, Tshisekedi a rappelé avoir accordé des opportunités aux 9 pays voisins de la RDC y compris le Rwanda accusé de soutenir les rebelles du M23 dans la province du Nord – Kivu (Est) où ces derniers se sont emparés de larges territoires après des mois d’offensive contre l’armée congolaise.
Ces accusations de Kinshasa ont été endossées par un rapport du groupe d’experts des Nations Unies, les États – Unis et plusieurs autres pays occidentaux.
« Aujourd’hui, le problème de l’insécurité dans la région des Grands lacs s’appelle le Rwanda », a déclaré Tshisekedi, rappelant qu’il a été convenu en novembre dernier sous le médiation de l’Angola de mettre en œuvre « une feuille de route qui a décrété le cessez-le-feu et un retrait immédiat du M23 soutenu par le Rwanda», avec la date du 25 novembre pour le début de ce retrait.
Le 15 janvier, a-t-il ajouté, « on devrait constater l’achèvement de ce processus. Figurez-vous que le M23 est toujours dans certaines localités prises à la RDC », a répondu Félix Tshisekedi s’irritant du fait que « Malgré la pression de la communauté internationale, ce groupe fait semblant de se retirer et se redéploie dans d’autres zones ».
Pour le développement de la région, le Président a noté qu’à cause « de certains voisins aux velléités belligérantes » cela est « difficile à réaliser ».
En décembre dernier, Tshisekedi avait qualifié Paul Kagame – au pouvoir au Rwanda depuis les années 2000- de dirigeant « rétrograde » .
Il avait appelé à « débarrasser » le continent « de ce type des dirigeants ».
Kigali, pour sa part, accuse Tshisekedi d’avoir failli à la sécurisation de la façade orientale de la RDC et d’utiliser les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) – accusés de génocide dans leur pays (en 1994) – pour combattre les groupes armés.
Anadolu Agency