Les 46 soldats ivoiriens graciés vendredi par Bamako, après six mois de détention, sont rentrés samedi dans la nuit en Côte d’Ivoire.
Après une escale au Togo, ils ont atterri à l’aéroport Félix Houphouet Boigny d’Abidjan, à 23h 25 GMT où ils ont été accueillis personnellement sur le tarmac par le président Alassane Ouattara.
“Chers soldats, je voudrais que vous soyez rassurés que vous n’avez absolument rien à vous reprocher. Vous étiez allés en mission. C’était d’ailleurs la 8e rotation pour six mois”, a indiqué le président Alassane Ouattara, félicitant les soldats d’avoir accompli leur mission.
“Aujourd’hui, ils sont de retour. Et je dois dire que ce sont des héros. Bravo à vous jeunes héros”, a t-il soutenu.
Le chef de l’État ivoirien a salué, par ailleurs, la médiation et la mobilisation des chefs d’État, togolais Faure Gnassingbé, bissau-guinéen Emballo, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Guterres.
“La diplomatie a payé. Nous avons préféré cela. Nous estimons qu’avec un pays frère et ami, il n’était pas nécessaire d’avoir une voie autre que celle de la diplomatie”, a soutenu le président Alassane Ouattara.
A propos du ballet diplomatique qui a eu lieu à Bamako, aux premières heures du coup d’État, Ouattara a tenu à lever tout équivoque.
“Plusieurs amis de la Côte d’Ivoire se sont déplacés au Mali. Ce n’était pas pour interférer avec le processus, mais plutôt pour montrer leur soutien à la stratégie qui avait été arrêtée”, a indiqué le Président.
Le 10 juillet 2022, les autorités maliennes avaient arrêté 49 soldats à l’aéroport de Bamako les qualifiant de “mercenaires”, faute de papiers en règle justifiant leur présence sur le sol malien.
L’incident a pris une grande ampleur et plusieurs médiations ont eu lieu pour obtenir leur libération. Trois femmes uniquement ont été relâchées par Bamako alors que les 46 autres ont été incarcérés.
Vendredi 30 décembre dernier, la Cour d’appel de Bamako a condamné les 46 militaires ivoiriens à 20 ans de réclusion criminelle et à une amende de 2 millions de francs CFA soit plus de 3 mille dollars chacun lors d’une audience de deux jours tenue à Bamako.
Les trois femmes relâchées plutôt ont aussi été condamnées à la peine de mort et à une amende de dix millions (environs 16 mille dollars) d’amende chacune pour les mêmes présumées infractions.
Après une rencontre jeudi dernier avec Faure Gnassingbé, le chef de la junte militaire Assimi Goita a décidé de gracier les 46 soldats ivoiriens avec remises de leurs peines.
Anadolu Agency