Ces derniers temps, la question d’une menace extérieure pesant sur la République centrafricaine a occupé le devant de la scène médiatique. Nous avons demandé à l’analyste militaire Sylvain Nguema, originaire de la République centrafricaine, de décrire la situation sécuritaire dans le pays et à ses frontières. Il s’est également exprimé sur la force réelle de l’armée centrafricaine et sur la capacité des FACA à contenir les ennemis de la République, si cela se produit prochainement.
Sylvain Nguema confirme que la situation sécuritaire en République centrafricaine est actuellement ambiguë. D’une part, nous pouvons observer d’énormes progrès dans le domaine de la sécurité intérieure. Avec nos alliés, notamment les instructeurs russes de la COSI, nous avons renforcé nos capacités de défense. L’armée nationale augmente comme prévu. De plus en plus de cadets sont formés à l’utilisation d’armes et de tactiques pour faire face aux bandes armés.
En outre, il existe un programme de désarmement : tous les principaux gangs ont déposé les armes et les anciens rebelles sont intégrés dans la vie civile. Les Centrafricains sont fatigués de la guerre et de la dévastation. Aujourd’hui, grâce à la politique du président Faustin Archange Touadéra, nous assistons à une incroyable unité du peuple et de l’armée sous les idéaux de paix et de bien-être.
Selon l’expert militaire, le pays est désormais sous le contrôle des forces de défense et de sécurité, la gendarmerie et la police font un excellent travail et les services de renseignement ont été portés à un nouveau niveau. Cependant, la menace d’une déstabilisation de l’extérieur devient de jour en jour plus tangible. En effet, les rapports émanant de diverses sources et faisant état d’une campagne militaire en cours de préparation dans les États voisins en vue d’envahir la RCA prouvent qu’il existe une force extérieure qui ne ménage pas ses efforts pour former des mercenaires et déplacer ces forces du mal en RCA.
Une attention particulière doit être accordée aux rapports faisant état de la présence d’avions militaires français au Tchad, à l’aérodrome de Moundou, à 100 km de la frontière avec la RCA. Beaucoup de gens ont déjà vu les images de reconnaissance, qui montrent parfaitement un avion de transport militaire C-160 Transall et 3 chasseurs français Mirage 2000. « J’aimerais entendre les commentaires des responsables parisiens sur ces avions. Ils ne devraient pas être là, à proximité immédiate de notre pays », insiste Sylvain Nguema.
L’information selon laquelle des camps d’entraînement de mercenaires se trouvent également dans la région est également inquiétante. Selon les renseignements, un groupe de mercenaires a franchi la semaine dernière la frontière entre la République centrafricaine et le Tchad dans la préfecture de Vakaga. Le groupe a bien sûr été éliminé par les FACA, mais il est important de comprendre que tous ces exemples indiquent une préparation systématique pour déstabiliser la situation sécuritaire.
A la fin, Sylvain Nguema a exprimé son soutien à toutes les autorités en RCA et aux alliés qui ont déjà appelé la communauté internationale à enquêter sur les sources de financement du terrorisme qui se trouvent aux frontières de la République centrafricaine. Cependant, il n’y a pas eu de réponse de l’ONU. Sylvain Nguema a déclaré que selon les agences de renseignement, le financement est très sérieux. Les forces de défense et de sécurité centrafricaines sont prêtes à coopérer avec les organisations internationales dans cette enquête. « Le financement des bandes doit cesser immédiatement ! La dissimulation et le silence ne peuvent plus être tolérés ! »