RDC : La France condamne le soutien du Rwanda aux rebelles du M23

La rébellion du M23 a été impliquée dans un certain nombre de violations des droits, notamment l'exécution sommaire de civils, l'utilisation du viol comme arme de guerre et le recrutement d'enfants soldats.

Drapeau de la France

La France a condamné, ce mardi, le soutien du Rwanda aux rebelles du M23, actifs sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC).

Lors d’un point de presse, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a également exhorté Kigali à respecter la mise en œuvre des processus de Luanda et de Nairobi.

Ces accords ont pour ambition de mettre fin aux violences dans l’est de la RDC, notamment au Nord-Kivu, où les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), une ancienne rébellion défaite en 2013, a repris les armes fin 2021, reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté les accords de paix.

Le 8 décembre courant, les autorités françaises avaient condamné « avec la plus grande fermeté » les violences commises par les rebelles du M23 à Kishishe et Bambo, deux localités de l’est de RDC où au moins 131 personnes avaient été tuées, fin novembre dernier.

Paris avait également condamné “le non-respect par le M23 du cessez-le-feu décidé à Luanda le 23 novembre dernier, en présence de dirigeants congolais, rwandais, angolais, burundais et du facilitateur de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC)”, appelant la rébellion à se retirer du territoire congolais “immédiatement et sans condition”.

Le 6 décembre, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken avait exhorté le Président rwandais, Paul Kagamé, à cesser de soutenir les groupes armés dans la République démocratique du Congo (RDC) voisine, “y compris l’aide du Rwanda au M23”, selon un communiqué du Secrétariat d’État des États-Unis.

Le 9 décembre, c’était au tour de la Belgique d’appeler le Rwanda à “cesser toute assistance” aux rebelles du M23.

La rébellion du M23 a été impliquée dans un certain nombre de violations des droits, notamment l’exécution sommaire de civils, l’utilisation du viol comme arme de guerre et le recrutement d’enfants soldats.

Les Nations unies ont dépêché une équipe d’enquêteurs dans l’est de la République démocratique du Congo où les autorités affirment avoir dénombré plus de 270 morts à la suite d’un massacre commis dans une localité sous contrôle des rebelles du M23, a appris l’Agence Anadolu auprès d’une source onusienne et de la société civile de Kishishe.

Lors d’une enquête préliminaire, dont les conclusions ont été publiées le 8 décembre courant par l’ONU, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) ont recensé parmi les victimes civiles 102 hommes, 17 femmes et 12 enfants, dans les massacres de Kishishe et Bambo, survenus à la fin novembre, selon le communiqué commun des missions onusiennes.

“Ces violences ont été commises dans le cadre d’une campagne de meurtres, de viols, d’enlèvements et de pillages contre ces deux villages du territoire de Rutshuru en représailles à des affrontements entre le M23” et des miliciens des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) et d’autres groupes armés comme les Mayi-Mayi Mazembe et Nyatura, et la Coalition des mouvements pour le changement, lit-on encore dans le communiqué.

Anadolu Agency