Les rebelles du M23 ont remis en cause vendredi l’enquête préliminaire de l’ONU selon laquelle 131 civils ont été massacrés les 28 et 29 novembre derniers par ces rebelles dans deux localités du territoire de Rutshuru dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
L’enquête a été menée par le bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) et la mission onusienne dans le pays (MONUSCO) à une vingtaine de kilomètres des localités de Kishishe et Bambo contrôlées par les rebelles du M23 (mouvement du 23 Mars) et où les civils ont été tués. Selon l’enquête, les victimes ont été exécutées « arbitrairement par balles ou à l’aide d’armes blanches ».
Huit personnes ont par ailleurs été blessées par balles et 60 autres enlevées.
Au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées.
« La MONUSCO a enfreint le code d’impartialité en fournissant un faux récit de ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Là où la MONUSCO prétend avoir mené cette enquête, il n’y a pas de camp de déplacés », déclare le M23 dans un communiqué se disant « sidéré de découvrir qu’une organisation du calibre de la MONUSCO puisse faire un travail aussi bâclé ».
« Le Mouvement M23 ne donne pas crédit au contenu de l’enquête, le rejette donc entièrement et demande aux Nations Unies de le faire car le BCNUDH a triché et discrédité toute leur organisation », ajoutent les rebelles
Ils accusent les deux entités onusiennes de n’avoir pas suivi « les directives et les principes d’enquête indépendante » car elles avaient « déjà approuvé les chiffres erronés donnés par son allié circonstanciel, le gouvernement de la RDC ».
Enfin, ils appellent à une enquête « indépendante qui doit être menée par des personnes d’une intégrité et d’une impartialité totales ».
Le gouvernement a avancé un bilan de 272 morts alors que le M23 n’a reconnu que 8 morts par « balles perdues ».
La France s’est dite « horrifiée » et a demandé aux rebelles de cesser les hostilités et se retirer des localités occupées « immédiatement et sans condition ».
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, s’est dit « consterné » par les massacres dénoncés. Il a annoncé son programme de se rendre en 2023 dans le pays.
Les enquêteurs ont reconnu n’avoir pas eu accès aux deux localités « pour le moment contrôlées par le M23 » et compte tenu du « risque élevé de représailles contre les victimes et les témoins encore présents dans la zone ».
Anadolu Agency