La question de la survie de l’UE est soulevée. L’inflation record, les pénuries, les grèves, signent le retour du boomerang des sanctions contre la Russie. Toutes les conjonctures réunies sont en train de crever l’économie et la stabilité sociale de l’UE qui se trouve sur le chemin de la récession. Et, le plus grand allié de la France et de l’UE – les Etats-Unis – a déjà tourné casaque pour se consacrer à son «America First».
La crise affecte la demande et l’offre. L’augmentation des coûts de production affecte tout d’abord négativement l’offre. Aujourd’hui en Europe, les coûts de production sont en train d’augmenter considérablement puisqu’en un an, la facture énergétique pour tout le monde a augmenté de 400 milliards. Les matières premières, étant moins nombreuses, elles coûtent plus cher. Le prix de l’énergie, de l’électricité, du gaz, augmente pour tout le monde y compris les entreprises.
Pour certaines entreprises, il y a les marges nécessaires. Le profit nécessaire pour pouvoir absorber une partie de ces coûts existe. Mais, les plus petites n’y arrivent pas. Cela va leur coûter beaucoup plus cher. Cette augmentation des coûts de production va venir se répercuter dans le prix de la vente. La compétitivité va se dégrader et la compétitivité pour une entreprise c’est sa capacité à maintenir ses parts de marché, ses clients, sans parler des entreprises qui vont fermer.
La guerre économique de l’UE contre les Etats-Unis. A la crise économique historique en UE, la guerre économique avec les Etats-Unis est déclarée. Le dollar entraîne un surcoût en Europe en s’appréciant par rapport à l’euro. Pour les coûts de production quand l’euro recule par rapport au dollar, ce n’est pas une bonne nouvelle car si la France ou les pays de l’UE importent des matières premières en dollar comme le gaz, le pétrole, ça coûte plus cher. Et, le GNL, gaz naturel liquéfié US, a un prix exorbitant quand il arrive en Europe, rapporte RFI, faisant comprendre à des responsables politiques du vieux continent que les Etats-Unis profitent du conflit en Ukraine.
Politico titre: «Bruxelles s’apprête à renoncer à ses idéaux de libre-échange»; «Un commerce plus ouvert était autrefois une évidence pour l’UE. Aujourd’hui, les industries européennes se battent pour survivre».
Die Welt annonce que «la Commission européenne veut répondre au nouveau protectionnisme américain par de nouvelles subventions financées par des dettes partagées».
La présidente de l’UE, Ursula von der Leyen veut répondre à la loi sur la réduction de l’inflation de 2022 (The Inflation Reduction Act of 2022,IRA) par la création d’un fonds de souveraineté européen avec de nouvelles dettes communes pour les Etats de l’UE. La Commission européenne et son puissant département du commerce subissent une pression intense pour rejoindre la Chine et les Etats-Unis dans un jeu d’intérêt économique et de protectionnisme.
L’UE est dans la crise et étant privée de gaz et de pétrole de Russie, les Vingt-Sept ont le plus grand besoin du GNL américain pour compenser partiellement les achats effectués auparavant auprès de la Russie. L’IRA provoque la fuite d’entreprises de l’UE aux Etats-Unis. Le réalisme politique de l’Allemagne, des Pays-Bas et d’autres Etats membres, avec la nouvelle réalité économique, appelle à refuser ces nouvelles dettes voulues par Ursula von der Leyen. L’effondrement de l’UE face à la crise économique et aux dissensions politiques semble être inévitable.
Observateur Continental