Les autorités congolaises ont annoncé, lundi, que le bilan du massacre des civils dans une localité contrôlée par les rebelles du M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo est passé d’une centaine à 272 morts.
Le massacre a été perpétré le 29 novembre dernier dans la localité de Kishishe, située dans le territoire de Rutshuru contrôlé par les rebelles du M23 (mouvement du 23 mars), accusé par les autorités congolaises d’être soutenu par le Rwanda.
Lors d’une conférence de presse dans la capitale Kinshasa, le ministre Julien Paluku, a déclaré que le bilan est passé d’une centaine à 272 morts, dont une dizaine d’enfants et autres personnes « qui étaient dans une église adventiste ». Un hôpital a également été visé, a soutenu M. Paluku qui a dirigé la province du Nord – Kivu entre 2007 et 2019.
Son collègue de la communication et porte-parole du gouvernement a indiqué que « la ministre de la Justice a donné une injonction au procureur général pour qu’un dossier soit ouvert ».
La ministre de la Justice qui séjourne à la Haye, « rencontrera le procureur de la cour pénale internationale pour demander l’ouverture d’une enquête pour que toute la lumière puisse être faite sur ce sujet », a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Il a attribué ce crime à l’armée rwandaise « qui soutient sur le terrain les terroristes du M23 ».
Les autorités rwandaises ont toujours démenti les allégations de Kinshasa.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a annoncé, lundi, sur son compte Twitter avoir eu une « conversation productive avec le Président Paul Kagame pour souligner le besoin de paix et sécurité dans l’est de la RDC ».
Le diplomate américain a affirmé avoir exhorté le Rwanda à « honorer les engagements pris à Luanda, notamment en mettant fin au soutien du Rwanda au M23 ».
Les autorités congolaises ont décrété un deuil national de trois jours, depuis samedi.
Le M23 est une ancienne rébellion défaite en 2013 mais qui a repris les armes en fin d’année dernière, reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords de paix.
Sa résurgence a provoqué des tensions entre Kinshasa et Kigali qui s’accusent mutuellement de soutien de groupes armés.
Anadolu Agency