Les Nigériens appelés aux urnes pour la présidentielle

© Issouf SANOGO/AFP Préparation du matériel électoral à Niamey, le 26 décembre 2020.

Les premiers électeurs nigériens ont commencé à voter dimanche pour la présidentielle qui doit déboucher sur une première transition démocratique entre deux présidents élus.

Au bureau de Dar-es-Salam, un quartier populaire de Niamey, les premiers électeurs ont commencé à voter vers 09H00 (08H00 GMT), soit avec environ une heure de retard sur l’horaire prévu. Les bureaux doivent fermer à 19H00, mais ont comme consigne de prolonger leur ouverture pour assurer 11 heures de vote en cas de retard.

« J’attends du président nigérien en premier la sécurité, la santé, le progrès et la démocratie », a affirmé Aboubakar Saleh, un blanchisseur de 37 ans, sans vouloir dévoiler son vote.

Issaka Soumana, chauffeur routier, 52 ans, veut lui « que ça change. Le Niger ne va pas. Notre pays doit émerger », dit-il, brandissant son pouce taché d’encre, montrant qu’il a déposé son bulletin dans l’urne.

Quelque 7,4 millions d’électeurs sur 23 millions d’habitants de ce pays sahélien à la démographie galopante sont attendus pour cette présidentielle couplée à des législatives. Trente candidats sont en lice pour le scrutin, qui suscite « peu d’engouement » au sein de la population, selon un connaisseur de la politique nigérienne. Cette source souligne l’absence de renouvellement de la classe politique, avec deux anciens présidents (Mahamane Ousmane et Salou Djibo) et deux anciens Premiers ministres (Seini Oumarou et Albadé Abouba) parmi les candidats, pour une moyenne d’âge de plus de 60 ans, dans un pays où la population est très jeune.

Grand favori

« C’est un jour spécial pour le Niger qui va connaitre pour la première fois de son histoire une alternance démocratique », a souligné le président sortant Mahamadou Issoufou après avoir voté à l’hôtel de ville de Niamey.

Mahamadou Issoufou, 68 ans, ne se représente pas à l’issue de ses deux mandats constitutionnels. Ce sera la première fois que deux présidents élus se succèdent dans ce pays à l’histoire jalonnée de coups d’État depuis son indépendance en 1960.

Après dix ans au pouvoir, il espère passer le témoin à son bras droit Mohamed Bazoum, 60 ans, candidat du parti au pouvoir et grand favori du scrutin.

  source: Rfi