Afrique de l’Ouest : la Cédéao crée une force de lutte contre le terrorisme et les coups d’Etat

Sommet de la Cédéao à Abuja, ce 4 décembre.

Réunis lors du 62e sommet de l’organisation à Abuja, les dirigeants de la Cédéao ont fixé comme priorité la lutte contre les organisations djihadistes et les coup d’Etat militaires.

Une nouvelle force régionale devrait être inaugurée à cet effet. Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont décidé le 4 décembre la création d’une force régionale vouée à intervenir non seulement contre le djihadisme mais aussi en cas de coup d’Etat – et la région en a effectivement connu plusieurs en l’espace de deux ans. L’annonce a été faite par Omar Touray, président de la commission de la Cédéao, dont un sommet avait lieu à Abuja, au Nigéria. «Les dirigeants de la Cédéao ont décidé de recalibrer [l’] architecture sécuritaire [de la région]», a expliqué Omar Touray. De la sorte, les pays ouest-africains entendent bien prendre en main leur «propre sécurité» et non plus s’en remettre à des acteurs extérieurs. Ils sont «résolus à établir une force régionale qui interviendra en cas de besoin, qu’il s’agisse de sécurité, de terrorisme ou de rétablir l’ordre constitutionnel dans des Etats membres», toujours selon le président de la commission.
Il a précisé que des responsables militaires de la région se réuniraient durant la deuxième moitié de janvier pour discuter des modalités d’établissement de la force régionale. Les dirigeants ouest-africains ont d’ores et déjà décidé pour le financement de ne pas s’en remettre uniquement aux contributions volontaires qui ont déjà montré leurs limites. Omar Touray n’a toutefois pas donné de précision sur la nature du financement envisagé à ce stade. La Cédéao avait fixé comme priorité de son 62e sommet la lutte contre le terrorisme et les coups d’Etat militaires. Plusieurs pays de la région sont en effet en proie à la propagation djihadiste qui, partie du nord du Mali, a gagné le centre de ce pays, mais aussi le Burkina Faso et le Niger, et s’étend vers le sud et le golfe de Guinée. Les armées nationales sont généralement impuissantes et ont souvent recours à des acteurs extérieurs étatiques (Russie, France…) ou non (ONU). L’insécurité est un facteur primordial des coups d’Etat militaires qui ont secoué la région depuis 2020, dans des pays comme le Mali, le Burkina ou encore la Guinée. Ces trois pays, suspendus des organes décisionnels de la Cédéao, ont d’ailleurs fait l’objet de discussions entre les représentants des Etats-membres, qui appellent au «retour à l’ordre constitutionnel» dans ces pays.

RT France