La capitale kényane, Nairobi, accueille du 28 au 03 décembre les négociations entre Kinshasa et des dizaines de groupes armés actifs dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Menant une large offensive dans la province du Nord-Kivu frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda, la rébellion du M23 ne prend pas part aux travaux. Ils ont été ouverts par les Présidents du Burundi, Evariste Ndayishimiye, du Kenya, William Ruto et du facilitateur Uhuru Kenyatta en présence d’une centaine de délégués des groupes armés et du ministre congolais des Affaires étrangères Christophe Lutundula et autres délégués de Kinshasa et organisations internationales dans un hôtel de la bouillonnante capitale Nairobi. Les Présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, de l’Ouganda, Yoweri Museveni et du Rwanda, Paul Kagame sont intervenus par vidéo-conférence.
Les délégués des groupes armés proviennent des provinces du Nord-Kivu, Ituri, Sud-Kivu, Maniema et Tanganyika. « Tous ces groupes se sont montrés favorables à la décision d’une cessation immédiate des
hostilités » en vue d’une réinsertion sociale dans le cadre du P-DDRCS (Démobilisation, Relèvement communautaire et Réinsertion), selon la note conceptuelle des pourparlers.
La province du Nord-Kivu est celle qui a amené le plus grand nombre de participants, soit 40 délégués représentants 21 groupes armés.
« Le moment est venu de changer le récit de la RDC ayant une insécurité prolongée ! Nous sommes attachés au processus de Nairobi et aspirons à la paix, afin que nous puissions reconstruire la grande
République démocratique du Congo », a déclaré le Président congolais Félix Tshisekedi.
Son homologue ougandais, Yoweri Museveni a indiqué que « ces groupes armés qui causent l’insécurité peuvent être vaincus si nous harmonisons nos efforts ». « Nous devons nous attaquer au problème des
armes à feu illégales dans l’Est de la RDC », a-t-il déclaré.
« Notre sécurité et notre progrès dépendent de ceux de la région. La recherche de la paix est donc une condition préalable inévitable à notre prospérité. Le Kenya s’est engagé à soutenir le rétablissement de la paix dans l’est de la RDC », a déclaré le Président de la République du Kenya, William Ruto.
Le Président du Rwanda, Kagame a déclaré qu’il était impérieux de « nous attaquer une fois pour toutes à la cause profonde de l’insécurité dans l’est de la RDC » où il est accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles du M23 qui se sont emparés de plusieurs localités de la province du Nord-Kivu.
« La solution ou la paix ne viendra que de vous-mêmes Congolais », a lancé le facilitateur Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya.
Président en exercice de l’EAC, le Président burundais, Ndayishimiye, a appelé « tous les partenaires à s’engager à soutenir les initiatives visant à promouvoir la paix et à consolider la stabilité dans la région ».
Le M23 (Mouvement du 23 Mars) n’a pas pris part à ces pourparlers, exigeant du gouvernement des négociations bilatérales avant toute cessation des hostilités.
Le groupe rebelle défait en 2013 par l’armée congolaise et les Casques bleus, a repris les armes en fin d’année dernière accusant Kinshasa de ne pas avoir respecté les accords conclus en 2013 à Nairobi. Sa résurgence a provoqué une escalade entre Kinshasa et Kigali qui s’accusent mutuellement de soutien de groupes rebelles.
Anadolu Agency