Un accord a été trouvé mercredi pour un « cessez-le-feu immédiat » dès vendredi à 18h00 dans l’Est de la République démocratique du Congo, à l’issue d’un mini-sommet à Luanda sur fond de tensions entre les autorités congolaises et rwandaises.
Le président congolais Félix Tshisekedi, y était notamment réuni avec le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, en l’absence du président Paul Kagame. La médiation était assurée par le président angolais Joâo Lourenço, et l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta et en présence du président burundais Evariste Ndayishimiye.
Le mini-sommet a décidé du « retrait du M23 des zones occupées et son repli vers ses positions initiales, sous le contrôle de la Force régionale et du mécanisme ad hoc de vérification, en collaboration avec la Monusco dans deux jours », souligne le communiqué final parvenu à l’Agence Anadolu.
Avant ce retrait, le Kenya va déployer ses contingents « à Bunagana, Rutshuru et Kiwanja lors du désengagement et le repli du M23 vers ses positions initiales à Sabinyo en RDC pour ne plus se mouvoir au-delà de la ligne des villages Bigega, Bugusa, Nyanbikona, Mbuzi, Rutsiro et Nkokwe », précise le texte.
« Si le M23 refuse de se désengager et libérer tous les territoires qu’il occupe actuellement, les chefs d’Etat de la communauté des États d’Afrique de l’Est instruiront la Force Régionale à faire usage de la force pour les pousser à se soumettre », préviennent les décideurs réunis en une journée à Luanda.
Ils ont également ordonné la « cessation de tout soutien politico-militaire au M23 et à tous les autres groupes armés locaux et étrangers opérant dans l’Est de la RDC et dans la région ».
Les rebelles seront désarmés et cantonnés en territoire congolais « sous le contrôle des FARDC (armée congolaise), de la Force régionale et du mécanisme ad hoc de vérification, avec la collaboration de la Monusco » dans les 5 jours, ajoute le communiqué.
Le compromis de Luanda prévoit la reprise du « dialogue bilatéral » entre la RDC et le Rwanda en vue de la « normalisation des relations diplomatiques et de la reprise de la coopération » dans les 60 jours.
Dans le préambule de leur communiqué final, les chefs d’Etat ont exprimé leur préoccupation face à « l’acquisition par le M23 d’armes de plus en plus sophistiquées et d’autres moyens », pour mener des attaques.
Le « Mouvement du 23 mars » est une ancienne rébellion de Congolais tutsi soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, qui avait été défaite en 2013 par l’armée congolaise appuyée par les Casques bleus de l’ONU. Mais le mouvement rebelle a repris les armes fin 2021, accusant Kinshasa de ne pas avoir respecté ses engagements.
Plus d’un millier de combattants M23 s’étaient retranchés au Rwanda et en Ouganda d’où ils revendiquent le respect des Accords de Nairobi consacrant la réintégration dans la vie civile pour certains combattants et l’intégration dans l’armée pour d’autres.
Le M23 s’est emparé de plusieurs localités des territoires de Ritshuru et Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu. Près de 300 000 personnes ont été déplacées à la suite des combats, selon les Nations Unies.
Anadolu Agency