Quelques centaines de personnes ont manifesté lundi dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC) contre l’offensive menée par la rébellion du M23, soutenu par le Rwanda, et qui s’est emparé de plusieurs localités dans l’est du pays.
Dans la ville de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, des manifestants munis des drapeaux de leurs partis politiques ou associations ont emprunté la principale artère de la ville pour « soutenir les forces armées qui combattent les rebelles du M23 et pour dénoncer la guerre d’agression » dans l’est de la RDC.
La gouverneure de cette province, Julie Ngungwa, a pris part à la marche, vêtue en treillis, arme à la main et entourée de policiers.
« Nous manifestons contre le complot international dont est victime notre pays. Malgré son agression et toutes les preuves, la communauté internationale ne sanctionne pas le Rwanda et maintient notre pays sous une forme d’embargo sur l’achat des armes », a déclaré Telesphore Kongolo, cadre de la coalition au pouvoir et l’un des organisateurs de la marche.
Les manifestations s’étendent sur l’ensemble de la province, selon le responsable.
Plus tôt, samedi, les confessions religieuses et la société civile ont mobilisé des dizaines de milliers de fidèles et militants pour manifester.
Le patron des églises de réveil de la RDC, Dodo Kamba, a appelé à « lever fortement la voix pour exprimer solennellement et énergiquement la désapprobation face au complot international, dont le but principal est d’affaiblir et de procéder à la balkanisation de notre pays ».
Des marches similaires ont été organisées dans les villes de Lubumbashi et Bukavu.
Depuis fin mai, quand de violents combats ont éclaté entre l’armée de RDC et les rebelles du M23 dans le Nord-Kivu (est), plusieurs manifestations ont été organisées.
Défaite en 2013 par l’armée congolaise et les Casques bleus, l’ancienne rébellion tutsi du M23 (Mouvement du 23 mars) a repris les armes en fin d’année dernière, s’emparant en juin de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda.
Après plusieurs semaines d’accalmie, la rébellion est repartie le 20 octobre à l’offensive. Sa résurgence a ravivé les tensions entre la RDC et le Rwanda.
Kinshasa accuse Kigali d’apporter son soutien au M23. Ces accusations ont été confirmées par des experts de l’ONU et des responsables américains.
Kigali conteste et accuse Kinshasa, en retour, de collusion avec les FDLR, des rebelles hutu rwandais implantés en RDC depuis le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Le gouvernement congolais a expulsé en octobre dernier, l’ambassadeur rwandais Vincent Karega.