Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a renouvelé, lundi 14 novembre, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) « jusqu’au 15 novembre 2023 », a annoncé l’ONU dans un communiqué.
Le Conseil de sécurité a aussi décidé de « maintenir son effectif maximal à 14 400 militaires, dont 580 observateurs militaires et officiers d’état-major, et 3 020 policiers, dont 600 policiers hors unités constituées et 2 420 membres d’unités de police constituées, ainsi que 108 agents pénitentiaires ».
Le texte adopté, lundi, exhorte également les autorités centrafricaines et demande aux États de la région d’assurer la sûreté, la sécurité et la liberté de circulation de l’ensemble du personnel de la Mission, de son matériel, de ses vivres, des fournitures et autres biens avec accès immédiat et sans entrave ni retard, à tout le territoire de la République centrafricaine, y compris par voie aérienne et de nuit, conformément à l’Accord sur le statut des forces de la Mission.
« Plusieurs membres du Conseil ont critiqué la délégation porte-plume, la France, pour le déroulement des négociations et le libellé du texte adopté », a souligné le communiqué.
D’après l’ONU, la résolution a été adoptée par 12 voix pour, certains membres du Conseil ayant voté en faveur la jugeant « non satisfaisante », parce qu’elle n’intègre pas les points de vue de tous, pas plus qu’elle ne répond ni aux attentes de la République centrafricaine, ni aux impératifs d’une opération de maintien de la paix « qui doit gagner en efficacité ».
C’est le cas des trois pays, le Gabon, la Chine et la Fédération de Russie.
Ces trois pays ont estimé que la France n’avait pas tenu compte des préoccupations de tous les membres du Conseil, pas plus que des priorités et aspirations de la République centrafricaine elle-même, relatives notamment à un élément indiscutable de stabilisation: le renforcement de l’autorité de l’État et l’activité des groupes armés.
« La France, soutenue par la Norvège, l’Irlande et l’Albanie, a au contraire assuré avoir été à l’écoute des positions de chaque membre du Conseil et de la République centrafricaine, comme le montre l’adoption de la résolution qui, malgré tout, concilie les positions, parfois divergentes, de chacun », a rapporté l’ONU.
Lors des discussions, Mme Sylvie Baïpo-Temon, ministre des affaires étrangères de la République centrafricaine, a estimé que « ce texte est la preuve d’une volonté d’entretenir le conflit pour maintenir son pays dans une dépendance voulue et un souci de préservation des termes du traité de Berlin ».
La crise qui secoue la RCA ne se résoudra pas par des « querelles stériles », ni par des textes produits « dans de confortables tours d’ivoire » et « en déconnexion totale de la réalité du terrain », a fustigé Mme Sylvie Baïpo-Temon.
Pour rappel, la Minusca a été créée le 10 avril 2014, afin de protéger la population centrafricaine, coincée depuis 2013 dans une guerre civile liée à des causes à la fois ethniques et religieuses.
Anadolu Agency