Des rebelles du mouvement du 23 Mars (M23) ont annoncé une percée sur la ligne de front avec la prise de nouvelles localités à l’issue des combats avec les forces armées de la République démocratique du Congo dans le territoire de Rutshuru.
Vendredi soir, le M23 a revendiqué la prise du poste frontalier de Kitagoma à la frontière entre la RDC et l’Ouganda, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bunagana, ville contrôlée par les rebelles depuis près de 5 mois.
Les troupes gouvernementales « n’ont pas pu tenir devant notre puissance de feu et ont pris la poudre d’escampette », a déclaré le porte-parole des rebelles, Willy Ngoma.
Samedi matin, le porte-parole des rebelles a déclaré que les combattants du mouvement accusé d’être soutenu par le Rwanda « étaient en train de percer sur la ville de Kiwanja et Rutshuru Centre » afin de « consolider la ligne de défense ».
Les deux villes sont situées à 70 kilomètres de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Willy Ngoma a déclaré que le M23 « n’a pas encore mis le curseur sur cette ville » que le mouvement avait contrôlé brièvement en 2012 avant de s’y retirer grâce aux pourparlers.
A Kiwanja tout comme à Rutshuru centre « la terreur gagne la population. Il y a de fortes détonations d’armes lourdes et légères dans les cités. Les habitants sont sous les lits et craignent le pire », a déclaré à l’agence Anadolu le président de la société civile de Rutshuru, Jean – Claude Bambaze appelant les belligérants « à ne pas larguer des bombes sur des habitations ».
Le trafic entre Goma et Rutshuru est suspendu à cause des combats. Les usagers de cet axe, poumon économique de la province, sont bloqués de part et d’autre. Les combats qui ont repris depuis une semaine ont rapproché le mouvement des déplacés près de Goma.
Au moins 1 500 personnes sont arrivées à Kanyaruchuniya (dans la périphérie de Goma) en provenance de Rutshuru depuis le 21 octobre, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires des nations unies (OCHA).
Depuis la reprise des combats, il y a deux mois, « près de 40 000 personnes seraient nouvellement déplacées dans le territoire de Rutshuru et au moins 12 000 autres ont traversé la frontière ougandaise », souligne l’ONU dans une note.
Jusqu’aux affrontements de la semaine dernière, les violences entre l’armée congolaise et le M23 avaient déplacé au moins 186 000 personnes, précise la même source.
Le M23 est accusé par les autorités congolaises d’être soutenu par l’armée rwandaise, ce que rejette Kigali qui accuse à son tour l’armée congolaise de porter main forte aux rebelles hutu rwandais basés en RDC.
Le mouvement défait militairement en 2013 a repris les armes à la fin de l’année dernière accusant les autres congolaises de non-respect des accords de paix incluant la démobilisation.
Anadolu Agency