Les combattants de l’EIGS menacent de prendre le contrôle des territoires contrôlés par les groupes affiliés à Al-Qaïda au Mali

La situation sécuritaire dans le Nord du Mali reste instable. Depuis mars 2022, les activités des éléments extrémistes affiliés à (EIGS) et à Al-Qaïda (Jama’at Nusrat al-Islam wal Muslimeen (JNIM), qui se battent pour le contrôle territorial, dans les régions de Ménaka et de Gao se sont fortement intensifiées. Par ailleurs, la situation d’insécurité générale pour la population des régions de Gao, Kidal et Ménaka est causée par des massacres et des pillages systématiques du bétail et de tous les biens des civils par des combattants armés de l’EIGS. Bien que ces deux groupes armés jihadistes, EIGS et JNIM, aient autrefois cohabité et parfois coopéré, depuis 2020, ils ont déclenché une lutte pour le territoire et l’influence. Cette insécurité a provoqué d’importants déplacements de population. Les habitants fuient leurs maisons en masse pour se refugier aux alentours des villes d’Ansongo, de Gao et de Ménaka.

Afin d’instaurer la charia, les combattants de l’EIGS poursuivent leurs offensives dans les régions de Gao et Ménaka. Les principales victimes de ces attaques sont des civils. Des djihadistes se livrent à des braquages ​​de camions, à des attentats contre les populations, à des vols de bétail. Le 23 octobre, les éléments de l’EIGS ont empêché les véhicules quittant Tessit, la région de Gao, de continuer leur route, dans sa volonté d’imposer un blocus contre les habitants de cette localité. Le 11 octobre, les djihadistes de l’EIGS ont ordonné aux habitants de Tessit de quitter leur village sous trois jours.

En plus de terroriser les civils, l’Etat islamique affronte également l’armée malienne. Ainsi, le 29 août, des combats ont opposé les FAMa à l’EIGS, dans le secteur de Tessit, région de Gao. L’armée malienne a neutralisé 44 combattants et perdu deux soldats. Le 7 août, suite à l’attaque du camp de Tessit par des éléments de l’EIGS, les FAMa ont perdu 42 hommes, neutralisant 39 éléments du groupe terroriste.

De violents combats opposent les combattants de l’État Islamique dans le Grand Sahara et du JNIM qui bénéficie des renforts des combattants de la Katiba Macina. Le 21 octobre, les éléments de l’EIGS ont chassé les combattants du JNIM du secteur d’Intillit dans la région de Gao. Le 12 octobre, il a été rapporté que deux groupes terroristes se préparaient à s’affronter dans les régions de Ménaka et de Tessit. Le 6 septembre, le JNIM a affronté l’EIGS à Talataye, la région de Gao, et a perdu la bataille, laissant la ville aux mains de l’Etat islamique. Plus tôt, le 26 août, l’EIGS a subi une défaite face au JNIM dans les affrontements de Tidarmène, dans la région de Ménaka et a perdu plus d’une dizaine d’hommes.

Une source anonyme a récemment révélé que l’État Islamique dans le Grand Sahara ne considère pas les groupes armés affiliés à Al-Qaïda comme un sérieux adversaire. De plus, les commandants sur le terrain de l’EIGS affirment qu’ils vont bientôt éliminer ces groupes d’Al-Qaïda au Mali et prendre leurs territoires sous leur contrôle. Selon les déclarations d’éléments affiliés à l’EIGS, les éléments de la Katiba Macina attaquent le plus souvent les civils pour les maintenir dans la peur. Quant au groupe l’EIGS, les combattants entendent établir un contrôle sur les territoires actuellement contrôlés par des groupes affiliés à Al-Qaïda.

On peut affirmer que le conflit entre ces deux groupes terroristes ne fait que croître et que les affrontements pour le contrôle des territoires se poursuivront.

Les Forces armées maliennes luttent contre les groupes d’EIGS et d’Al-Qaïda au Mali (JNIM, Katiba Macina). L’armée malienne mène des opérations de reconnaissance, effectue des frappes aériennes sur des positions terroristes et mène des patrouilles de réassurance des populations afin de stabiliser les régions.