Le président en exercice de la Cédéao Umaro Sissoco Embalo entame lundi 24 octobre une visite officielle à Moscou. Également président bissau-guinéen, il est le second chef d’État africain à être reçu par Vladimir Poutine, après le président de l’Union africaine et du Sénégal Macky Sall, qui s’était rendu à Sotchi pour demander la fin du blocus des ports ukrainiens à l’origine de la hausse des prix des denrées alimentaires. Umaro Sissoco Embalo se rendra ensuite à Kiev.
La Russie veut-elle attirer la Cédéao à ses côtés après le passage début octobre du chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kuleba à Dakar et Abidjan ? Les relations entre la Russie et certains pays africains traditionnellement amicales sont riches d’une longue histoire. De nombreux pays africains, surtout les anciennes colonies portugaises, ont tissé des liens étroits avec l’Union soviétique. Et Moscou bénéficie aujourd’hui de ce passé.
Quand la Russie a envahi l’Ukraine, en février, près de la moitié des pays africains se sont abstenus de toute protestation, différemment d’une grande partie de la communauté internationale. Le Bissau-Guinéen Embalo voudrait-il corriger cette situation, en portant dans sa valise un message de paix au nom de toute la communauté ouest-africaine :
Je vais ce lundi en Russie, je serai avec le président Vladimir Poutine. Je lui apporte un message de paix. Je lui dirai qu’il est nécessaire de parler avec son frère [Volodymyr] Zelensky. Je parle souvent avec Zelensky, tout comme Emmanuel Macron d’ailleurs à ce sujet. Je suis ledeuxième chef d’État africain après le président Macky Sall, président en exercice de l’Union Africaine, à aller en Russie. Je vais non en tant que président de Guinée-Bissau, mais en tant que président en exercice de la Cédéao, pour expliquer à Poutine qu’il est important de parler de paix car le monde est très troublé.
Après Moscou, le Umaro Sissoco Embalo est également attendu à Kiev dans le cadre de cette mission de paix.
Rfi