Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) se réunit vendredi, pour la première fois depuis la reprise des combats fin août au Tigré, dans le nord de l’Ethiopie, pour être informé du processus de médiation mené par l’organisation panafricaine.
Le haut représentant de l’UA pour la Corne de l’Afrique, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui mène les efforts de médiation, doit s’exprimer lors de cette réunion virtuelle qui devait commencer dans la matinée, selon le court programme publié par l’UA.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit également se réunir vendredi au sujet de la situation en Ethiopie, a indiqué à Washington le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.
Le gouvernement fédéral éthiopien, qu’un conflit armé meurtrier oppose depuis novembre 2020 aux autorités rebelles de la région du Tigré, a annoncé jeudi avoir été invité par l’UA à des négociations de paix le 24 octobre en Afrique du Sud.
Ni l’UA – dont le siège est à Addis Abeba – ni Pretoria n’ont pour l’heure confirmé la tenue de telles discussions lundi. De précédents pourparlers, convoqués début octobre en Afrique du Sud par l’UA, avaient fait long feu avant même de commencer.
L’envoyé spécial américain pour la Corne de l’Afrique, Mike Hammer, est depuis plusieurs jours à Addis Abeba “où il soutient les efforts de l’UA pour lancer les pourparlers” que Washington “souhaite voir commencer dès que possible”, selon M. Price. M. Hammer “est en contact permanent avec les parties impliquées, notamment celles qui se préparent à participer à la médiation”, ajouté le porte-parole américain.
Les combats ont repris le 24 août dans le nord de l’Ethiopie, mettant fin à cinq mois de trêve et aux maigres espoirs de pourparlers que celle-ci avait suscités. UA, ONU, UE et Etats-Unis notamment, se sont inquiétés ces derniers jours de l’intensification des combats au Tigré, pris en tenaille par les forces fédérales éthiopiennes, épaulées au nord par l’armée de l’Erythrée – pays qui borde la frontière nord du Tigré – et au sud par des troupes des régions éthiopiennes voisines.
Les forces éthiopiennes et érythréennes se sont notamment emparées lundi, après plusieurs jours de bombardements, de Shire, une des principales villes du Tigré, forte d’environ 100.000 habitants avant la guerre et qui accueillait de nombreuses personnes déplacées par le conflit.
Dans un échange téléphonique mercredi avec le secrétaire général de l’ONU, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken s’est dit “profondément inquiet” du “risque d’atrocités de masse” dans le nord de l’Ethiopie. Lundi M. Guterres avait estimé que la situation en Ethiopie devenait “incontrôlable”.
VOA Afrique