L’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, Mike Hammer, a rencontré vendredi à Addis Abeba le vice-Premier ministre éthiopien Demeke Mekonnen, a annoncé l’agence de presse officielle éthiopienne ENA, dans le cadre des efforts pour faire cesser le conflit dans le nord du pays.
Aucun détail sur la durée et le programme de son séjour en Ethiopie n’ont été divulgués.
Après cinq mois de trêve ayant laissé entrevoir des espoirs de négociations de paix, les combats ont repris le 24 août dans le nord de l’Ethiopie entre l’armée fédérale éthiopienne – épaulée par des forces des régions frontalières du Tigré et par l’armée de l’Erythrée – et les rebelles de la région dissidente du Tigré.
Après une précédente visite en septembre, M. Hammer est de retour dans la région depuis le 3 octobre et pour 15 jours, pour “parvenir à une cessation immédiate des hostilités dans le nord de l’Ethiopie et soutenir le lancement de pourparlers de paix sous l’égide de l’Union africaine” (UA), selon le département d’Etat.
Le gouvernement fédéral du Premier ministre Abiy Ahmed et les autorités rebelles du Tigré ont dit, début octobre, être prêts à se rendre à des pourparlers auxquels les avaient conviés l’UA en Afrique du Sud.
Mais ces discussions n’ont pu se tenir, en raison notamment de problèmes d’organisation et de logistique, selon des diplomates, et les combats continuent.
Vendredi, durant la discussion avec M. Hammer, M. Demeke, également ministre des Affaires étrangères, “a réaffirmé l’engagement du gouvernement envers une résolution pacifique du conflit dans le nord du pays”, selon un tweet du ministère des Affaires étrangères.
Mercredi, les Etats-Unis, avec d’autres pays occidentaux, ont exhorté gouvernement éthiopien et rebelles du Tigré à entamer des pourparlers de paix sous l’égide de l’UA et appelé l’Erythrée à retirer ses troupes du nord de l’Ethiopie.
Le conflit dans cette région a commencé en novembre 2020 quand Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale éthiopienne au Tigré pour en déloger les dirigeants du gouvernement régional, qui contestaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires sur place.
Les hostilités se déroulent largement à huis clos, le nord de l’Ethiopie étant interdit aux journalistes et le Tigré largement coupé du monde. Selon des sources concordantes, l’armée éthiopienne et ses alliés ont pris le Tigré en tenailles, menant des offensives depuis les quatre points cardinaux.
Le bilan de cette guerre meurtrière est inconnu. Mais elle a provoqué une catastrophe humanitaire, déplaçant plus de deux millions de personnes et plongeant des centaines de milliers d’Ethiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l’ONU.
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