Plusieurs centaines de jeunes burkinabè ont manifesté jeudi après-midi à Ouagadougou pour soutenir le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, après des rumeurs de contestations internes à l’armée, a constaté l’AFP.
Les manifestants, agitant de nombreux drapeaux russes et burkinabè, se sont réunis en début d’après-midi devant le siège de la radio télévision nationale RTB en centre-ville. Ils ont dit être sortis spontanément pour défendre le capitaine Traoré contre des “officiers généraux” qui voudraient le destituer.
“Nous avons appris que les généraux sont en concertation pour nommer l’un d’entre eux à la place du capitaine Traoré. Ca ne passera pas! Ni aujourd’hui, ni demain”, selon Amadou Congo, commerçant.
Ibrahim Traoré a renversé vendredi le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par la force en janvier. Ce dernier s’était d’abord opposé à sa destitution après la déclaration du putsch vendredi soir, avant de finalement démissionner et quitter le pays dimanche soir.
Des rumeurs ont depuis couru à Ouagadougou sur une présumée division au sein de l’armée entre d’une part les officiers subalternes dont le capitaine Traoré porterait les aspirations, et d’autre part les haut-gradés de l’armée, dont le lieutenant-colonel Damiba faisait partie.
Après environ une heure de rassemblement, un militaire est venu rassurer les manifestants en verve, les assurant que “ce qui est en train d’être dit, pour telle ou telle chose, ce n’est pas cela, on se calme”.
Le gouvernement a démenti en fin d’après-midi “des informations qui circulent depuis ce matin sur les réseaux sociaux (faisant) état de généraux en réunion à l’état-major et des véhicules militaires qui descendraient” sur Ouagadougou.
“Ces informations sont infondées”, selon le communiqué signé du secrétaire général du ministère de la Communication, reçu par l’AFP. Le calme est progressivement revenu au Burkina Faso après le putsch de vendredi et le week-end agité qui s’en est suivi.
Les nombreux drapeaux russes brandis ont mis au centre du coup d’Etat la question de la lutte d’influence entre l’ancien colon français et la Russie. Le capitaine Traoré, jusqu’alors président de la junte militaire qui avait porté au pouvoir Damiba et dont il a pris la place, a été officiellement désigné président mercredi soir.
VOA Afrique