Burkina Faso : l’ambassade de France de nouveau prise pour cible, les putschistes appellent au calme

© Olympia de Maismont, AFP Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba lors de sa cérémonie d'investiture à Ouagadougou, le 2 mars 2022.

Les putschistes burkinabè ont appelé au calme après une nouvelle attaque contre l’ambassade de France où se trouvaient des soldats français qui ont tiré du gaz lacrymogène. L’armé était également présente pour maintenir l’ordre.

Près de deux jours après l’annonce de la destitution du chef des militaires au pouvoir, la tension restait vive le 2 octobre au Burkina Faso où des manifestants s’en sont de nouveau pris aux symboles français dans le pays, poussant le nouvel homme fort autoproclamé, le capitaine Ibrahim Traoré, à appeler à cesser les violences.

Quelques dizaines de manifestants soutenant Ibrahim Traoré se sont rassemblés devant l’ambassade de France à Ouagadougou, mettant le feu à des barrières de protection et jetant des pierres à l’intérieur du bâtiment sur le toit duquel étaient positionnés des soldats français. D’autres ont arraché des barbelés pour tenter d’escalader le mur d’enceinte du bâtiment diplomatique, a constaté un journaliste de l’AFP. Des gaz lacrymogènes ont été tirés depuis l’intérieur de l’ambassade pour disperser les manifestants, a-t-il également constaté.

Sur une des vidéos de l’émeute diffusée sur les réseaux sociaux, on entend ce qui semble être des coups de feu.

 

Le média Burkina 24 rapporte qu’étaient aussi déployés sur place des soldats de l’armée burkinabè pour maintenir l’ordre.

Les putschistes appellent au «au calme et à la retenue»

Dans un communiqué lu le 2 octobre par l’un de ses proches à la télévision nationale, le capitaine Traoré qui se trouvait à ses côtés a appelé les manifestants à «se départir de tout acte de violence et de vandalisme […] notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l’ambassade de la France ou la base militaire française» à Ouagadougou. Il a appelé «au calme et à la retenue».

Evoquant des discussions en cours avec le camp du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba – lui-même récemment arrivé au pouvoir à la faveur d’un putsch miliaire – destitué le 30 septembre, mais qui n’entendait jusqu’alors pas abdiquer, le capitaine Traoré a affirmé que «les choses sont en train de rentrer progressivement dans l’ordre».

Plus tard dans la journée, le lieutenant-colonel Damiba a finalement accepté de démissionner, ont annoncé des chefs religieux et communautaires. «Suite aux actions de médiation» menées par ces chefs entre les deux rivaux, «le président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves», indiquent-ils dans un communiqué.

Le 1er octobre en fin d’après-midi, deux institutions françaises avaient déjà été prises pour cibles par des manifestants : un incendie s’était déclaré devant l’ambassade de France et l’Institut français à Ouagadougou, un autre devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso.