Les activités socio-économiques étaient paralysées lundi à Goma, ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) où les habitants ont boycotté les activités à l’appel d’organisations de la société civile afin de dénoncer l’occupation d’une cité importante par les rebelles du M23 depuis plus de trois mois. Située à la frontière de la RDC avec l’Ouganda, la cité de Bunagana est tombée aux mains des rebelles depuis le 13 juin dernier.
La grève générale a été convoquée pour exiger la libération de cette cité par les forces gouvernementale, la levée de l’état de siège, une mesure exceptionnelle ayant donné pleins pouvoirs aux militaires depuis le mois de mai 2021 et le départ de la mission onusienne, accusée d’inefficacité dans la traque des groupes armés, a déclaré à l’Agence Anadolu, Espoir Ngalukiye, de la LUCHA.
« Depuis 105 jours que les FARDC (armée congolaise) ne mènent aucune offensive contre les assaillants pour reprendre Bunagana. Ils ont peut être sacrifié Bunagana mais pas nous. D’où ville morte ce lundi et mardi à Goma », a déclaré le mouvement citoyen LUCHA (lutte pour le changement) sur son compte Twitter.
La journée de grève générale s’est transformée en manifestations créant une vive tension dans plusieurs quartiers de Goma, ville d’environ deux millions d’habitants.
Des coups de feu ont été entendus notamment dans les quartiers Ndosho, Majengo, Katoyi et Buhene où les éléments de la police ont usé des tirs de sommation pour disperser les manifestants qui ont érigé des barricades sur certaines voies. A midi, la circulation était timide sur les routes de Goma alors que plusieurs boutiques, magasins et autres galeries commerciales étaient fermés.
Les écoles ont renvoyé les enfants à la maison, alors que d’autres parents ont gardé leurs enfants à la maison. « Je ne peux pas prendre des risques inutiles et exposer mes enfants à la répression et autres troubles qui peuvent subvertir », a noté Claudine, 33 ans, mère de 5 enfants.
Le « Mouvement du 23 mars » (M23) est une ancienne rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013, qui a repris les armes en fin de l’année dernière, reprochant à Kinshasa de ne pas respecter les accords de paix conclus depuis 9 ans. La RDC accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali conteste et accuse à son tour la partie congolaise de soutenir les rebelles hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) basés dans l’Est congolais.
Anadolu Agency