Conflit au Tigré: le gouvernement éthiopien s’en prend à la commission de l’ONU

Un véhicule détruit au bord d'une route, dans la région du Tigré.

En Éthiopie, la situation semble figée sur le front du Tigré, où la guerre se déroule toujours à huis clos pour la deuxième semaine. Sur le front politique en revanche, le gouvernement éthiopien a violemment réagi, ce vendredi 9 septembre, à une nouvelle déclaration, mercredi, des experts de la commission des droits de l’homme de l’ONU chargés d’enquêter sur la situation dans le pays.

Le ministère éthiopien des Affaires étrangères se dit « consterné », ce vendredi matin, et il ne mâche pas ses mots. Pour lui, les experts de la Commission n’ont « aucune compétence ni aucune d’appréciation correcte du conflit déclenché par le TPLF en violation de la trêve humanitaire ».

ll qualifie leur appel à l’action du Conseil de sécurité de l’ONU de « manifestement hostile à l’Éthiopie ». Pour lui, « la paix et la sécurité » ne sont pas couvertes par leur mandat.

Ce qui semble surtout l’avoir mis en colère, c’est que les experts ont, mercredi, pour la deuxième fois depuis la reprise des combats le 24 août, dénoncé les deux belligérants, alors que l’Éthiopie se considère agressée. Et ils ont également affirmé que l’Érythrée était bel et bien « engagée dans les hostilités » et que le conflit risquait « de s’étendre à d’autres pays ».

Cette joute verbale se déroule alors qu’à New York, les États membres du Conseil de sécurité se sont entendus pour évoquer la guerre en Éthiopie après d’âpres discussions. Une réunion, demandée par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Irlande, la Norvège et l’Albanie, se tiendra finalement lundi.

Rfi