Des affrontements sporadiques entre manifestants et forces de sécurité guinéennes ont éclaté lundi dans la banlieue de Conakry partiellement paralysée, un an après le coup d’Etat qui a porté les militaires au pouvoir, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le 5 septembre 2021, le colonel Mamady Doumbouya et ses forces spéciales renversaient le chef de l’Etat Alpha Condé, avant de se faire investir président. La junte a promis de remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, rejoint par ce qu’il reste de l’opposition, a appelé à manifester lundi pour réclamer un retour plus rapide à l’ordre constitutionnel et dénoncer une confiscation du pouvoir, la répression de la contestation et une instrumentalisation de la justice.
Malgré l’interdiction par la junte de tout rassemblement depuis mai et la dissolution du FNDC décrétée par les autorités en août, des manifestations éparses se sont déroulées dans des quartiers acquis à l’opposition de la banlieue de la capitale, comme Sonfonia, Wanindara, Bambeto et Hamdallaye. A Cosa, une dizaine de jeunes ont été interpellés, a constaté un journaliste de l’AFP.
Dans ces lieux, les commerces ont été fermés et la circulation paralysée. Les manifestants ont essayé d’ériger des barricades, vite démantelées par les forces de l’ordre, bénéficiant par endroit d’un discret renfort de l’armée.
Des dizaines de pick-ups de la police et de la gendarmerie étaient également stationnées sur la Route Le Prince, axe traversant la banlieue de la capitale et théâtre fréquent des confrontations à Conakry.
Affrontements sporadiques
Dimanche soir et lundi très tôt, des affrontements sporadiques ont aussi eu lieu à Dabondy, dans la proche banlieue de la capitale, sans faire de blessés.
Lundi soir, un concert festif était annoncé au centre-ville, sur l’esplanade du Palais du peuple, pour célébrer l’arrivée au pouvoir des militaires il y a un an.
Après avoir orchestré pendant des mois la mobilisation contre un troisième mandat présidentiel d’Alpha Condé (2010-2021), le FNDC porte à présent la voix de la protestation contre la junte, l’opposition étant considérablement affaiblie.
Cinq personnes avaient été tuées lors de journées de contestation fin juillet, et deux le 17 août. Deux des leaders du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Mangué et Ibrahima Diallo, sont détenus depuis les manifestations de fin juillet.
VOA Afrique