Non lotie au Burkina: « L’Etat à lui seul ne peux pas résoudre cette question » Armand Sawadogo expert urbaniste

A Ouagadougou, la plus part des résidents des zones d’habitats spontanée encore appelée non lotie retienne leurs souffle quand s’installe la période des fortes pluies. Rien que la semaine écoulée, certains résidents avaient encore les pieds dans l’eau et d’autre assistaient impuissamment à l’eau de pluie qui a inondé leur maison. La solution selon l’urbaniste Armand SAWADOGO c’est de réunir tous les acteurs du foncier pour viabiliser ces quartiers inondables.

Armand SAWADOGO

AFRIQUE MEDIA: ARMAND SAWADOGO, VOUS ETES URBANISTE ET GERANT DU BUREAU D’ETUDE URBAIN AFRICAN METROPOLIS. PENDANT QUE LE SUJET SUR LE FONCIER REFAIT SURFACE, EN TANT QUE SPECIALISTE, POURRIEZ VOUS NOUS PARLEZ DE LA POLITIQUE PUBLIQUE EN MATIERE D’AMENAGEMENT ET CAS AUSSI DES ZONES D’HABITAT SPONTANEE ?

 

AS: On appelle zone non lotie d’abord par opposition aux zones loties. Maintenant une zone non lotie est une zone qui ne dispose pas de plan d’aménagement. C’est-à-dire que c’est une zone ayant une organisation anarchique. C’est des zones généralement qui manquent d’équipements sociaux de base. C’est aussi généralement des zones inondables par ce que quand on superpose la carte des zones non lotie à la carte des zones inondables, on remarque que la plus part des quartiers non lotie se trouve sur des zones inondables. Ces quartiers pour la plus part aussi se situe à la  périphérie de la vile ou à l’intérieur ou ils occupent  certaines resserves. Il faut dire qu’en matière de politique publique, depuis 1985, le gouvernement a tenté plusieurs solutions pour résoudre la question de l’habitat spontané. On parlait du fameux slogan un ménage un toit qui n’a pas marché  par ce que vu le processus d’urbanisation, la population qui s’accroit plus vite que  les terres disponibles et vu également les besoins réels en terme de logement. Ouagadougou en 2017, le besoin en logement était de 200 800 logement pourtant l’Etat n’a offert que 6000 logement. Vous voyez le déficit. Ça crée en fait une prolifération de ces zones d’habitat spontanée. Donc la politique publique en matière de résorption de ces habitats spontané c’est qu’on voit les sociétés immobilières qui prolifèrent. Déjà en 2015, l’Etat a arrêté les opérations de lotissement pour pouvoir résoudre cette épineuse question mais malheureusement on constate que ces zones non lotie continuent de voir le jour dans plusieurs quartiers. Ces dires que ces mêmes logements réalisé par les promoteurs immobiliers qui généralement le réalisent sans document définitif, c’est encore des zones non lotie qui viennent s’ajouter mêmes aux zones non lotie qui existe déjà. Donc le problème devient complexe à résoudre.

 

 

AFRIQUE MEDIA: UN PROGRAMME DE RESTRUCTURATION POUR AMENAGER LES ZONES NON LOTIE ET QUI DEVRAIT TOUCHER PLUS DE 3 000 000 DE MENAGES EN SEPTEMBRE 2021 AVAIT ETE ANONCE. MAIS JUSQU’A PRESENT RIEN NE SE PROFIL A L’HORIZON. QUELLE EST LA FORMULE ADAPTEE SELON VOUS ?

 

AS: Si le gouvernement veut définitivement résoudre cette question des zones non lotie, il faudra prendre en comptes les 3 facettes du foncier. Actuellement au Burkina, la RAF reconnait trois propriétaires fonciers : on a le domaine de l’Etat, le domaine des collectivités et on a le domaine des particuliers. A Ouagadougou par exemple, les promoteurs à eux seul  on 30 000 hectares. Et vu que les promoteurs on cette marge de manœuvre dans le foncier de la ville, il conviendrait d’associer tous les acteurs pour la résorption de cette question par ce que les promoteurs immobiliers détiennent une grande partie du foncier. Si on veut résoudre la question des zones non lotie vu qu’ils sont sur des zones inondables, il va falloir recaser la plupart de ces habitants et ou on va les loger. Il faut donc trouver du foncier et le foncier est pour la plus part détenus par les promoteurs immobiliers. Il serait donc judicieux  d’associer tous les acteurs fonciers dans la résorption de cette question d’habitat spontanée par ce qu’aujourd’hui au Burkina les gens ont besoin réellement de se loger et l’Etat à lui seul ne peux pas résoudre cette question, il faut tous les acteurs qui gravitent autour.