Les autorités de la République Démocratique du Congo ont annoncé le départ de la mission onusienne à Butembo, après la cascade de manifestations hostiles aux soldats de l’ONU. Seulement, l’institution rectifie et évoque de son côté un redéploiement.
Les manifestants en RDC ont-ils finalement eu raison de la mission de l’ONU dans une partie de ce pays d’Afrique Centrale ? Tout porte à le croire, compte tenu des dernières nouvelles fournies par le gouverneur du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima Kongba. Ce dernier a en effet annoncé le départ de la mission onusienne à Butembo. Sauf que la mission de l’ONU bat en brèche et parle de «redéploiement temporaire à l’extérieur de la ville».
«En ce qui concerne le départ de la MONUSCO, nous avons parcouru cette problématique, la MONUSCO est déjà partie. Pour les équipements encore dans la ville, nous allons nous réunir à Goma avec les responsables de la mission pour voir comment les évacuer. Je vous annonce que nous sommes en train de nous préparer pour que ça soit vraiment apaisé», a indiqué le gouverneur militaire, à l’issue d’une mission de trois jours à Butembo.
«Alors, je ne vois aucune raison pour qu’il y ait encore des troubles. Et pour le désengagement de la MONUSCO, le processus est déjà en cours», a poursuivi le responsable, ajoutant que «l’évacuation de la MONUSCO qui est prévue, qui est en exécution, c’est la ville de Butembo. Les forces de défense et de sécurité vont encadrer cette sortie peut-être dans les heures ou les jours à venir. En tout cas, tranquillisez-vous. Les colonnes de la MONUSCO qui viendront c’est pour le retrait du personnel dans cette base de Butembo».
Toutefois, l’ONU, par la voix de sa porte-parole intérimaire en RDC, Ndèye Khady Lô, assure que «la MONUSCO ne quitte pas Butembo. Après des consultations engagées avec les autorités locales et nationales, la mission procède à un redéploiement temporaire de son personnel à l’extérieur de Butembo». Cet épisode intervient après la multiplication des manifestations contre les soldats de la mission de l’ONU en RDC. Depuis fin juillet, trois Casques bleus et une dizaine des manifestants ont perdu la vie.