Tchad : de nombreux soldats tués dans une nouvelle attaque jihadiste

Au moins huit soldats tchadiens ont été tués mercredi et une dizaine blessés dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule à Kalam, dans la région du lac Tchad en proie au conflit contre Boko Haram, selon des sources sécuritaires et une autorité locale.

Un véhicule de l’armée tchadienne à sauté mercredi sur une mine à Kalam”, proche de la frontière avec le Nigeria, “et a fait 8 morts et 21 blessés”, a déclaré à l’AFP un haut responsable de l’armée tchadienne, sous couvert d’anonymat.

Le véhicule de la gendarmerie se rendait à Kalam quand il a sauté sur une mine, l’attaque a fait 9 morts et 11 blessés”, a indiqué pour sa part à l’AFP une autorité locale.

 Le bilan de neuf soldats tchadiens tués dans l’explosion d’une mine a été confirmé à l’AFP par une source sécuritaire au Nigeria. Selon cette source, l’engin explosif aurait été placé par des éléments du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), faction ayant fait scission en 2016 du groupe Boko Haram. Les sources tchadiennes parlent de leur côté d’une attaque de Boko Haram.
 

Dans l’explosion de cette mine mercredi, un commandant de la gendarmerie a notamment trouvé la mort, selon le haut responsable militaire tchadien.

Plus tard dans la journée, des échanges de tirs ont également eu lieu entre des jihadistes et l’armée tchadienne à Bakaram, dans la même région, selon cette source et l’autorité locale, qui n’ont pas donné de bilan.

Kalam, est une localité insulaire, située à cinq kilomètres de la frontière nigériane, dans la province du lac Tchad.

L’insurrection de Boko Haram

Née dans le nord-est du Nigeria en 2009, l’insurrection de Boko Haram s’est peu à peu propagée à ses voisins camerounais, nigérien et tchadien, particulièrement dans la région du lac Tchad, située à la frontière entre ces quatre pays.

En 2016, le groupe s’est scindé en deux branches : la faction historique, dirigée par Abubakar Shekau, et l’Iswap, affilié à l’Etat islamique (EI). Mais les autorités et les militaires continuent fréquemment de les appeler indistinctement Boko Haram.

Dans la région du lac Tchad, les attaques jihadistes, un temps ralenties, se sont de nouveau intensifiées à partir de 2019.

Fin mars, 98 soldats tchadiens avaient été tués dans une attaque par Boko Haram de leur base de Bohoma, sur les rives du lac, les pires pertes jamais subies par l’armée en une journée.

Dans la foulée, l’armée tchadienne avait lancé une vaste offensive militaire en représailles, jusqu’en profondeur au Niger et au Nigeria. A son terme, le président Idriss Déby Itno avait assuré qu’il n’y avait “plus un seul jihadiste sur l’ensemble de la zone insulaire” du lac.

Depuis 2015, les quatre pays riverains du lac Tchad luttent contre ces groupes jihadistes au sein d’une Force multinationale mixte (FMM). Mais ces derniers mois, son efficacité a été de plus en plus discutée à mesure que les attaques contre les militaires et les civils se sont multipliées.

 

  Source : africanews