Le président russe s’est exprimé lors de l’ouverture à Moscou de la dixième Conférence sur la sécurité internationale, dans le contexte de l’opération militaire en Ukraine.
La dixième conférence de Moscou sur la sécurité internationale a débuté ce 16 août au centre Avangard. En inauguration de ce forum, qui depuis 2012 regroupe ministres de la Défense, responsables d’organisations internationales et experts non gouvernementaux, le dirigeant russe Vladimir Poutine s’est exprimé sur l’actualité internationale.
Evoquant la crise ukrainienne ainsi que la récente visite de Nancy Pelosi à Taïwan et les remous suscités par celle-ci, Vladimir Poutine a estimé que les «élites occidentales» semaient le «chaos» dans le cadre de leur politique internationale d’«endiguement».
Dénonçant le modèle international américain comme une tentative de maintenir le «suprémacisme» de Washington, le président russe a dénoncé : «Les Etats-Unis organisent provocations, coups d’Etats, troubles publics… Par la menace et le chantage, ils forcent des pays indépendants à se soumettre à leur volonté.»
Le chef d’Etat russe a ensuite estimé que cette forme de «colonialisme» constituait un «défi pour toute la planète».
L’OTAN a «besoin» de conflits
Prenant pour exemple l’attitude de l’OTAN et son rôle dans la crise actuelle, Vladimir Poutine a souligné que les Etats-Unis et leurs alliés avaient «besoin de conflits pour maintenir leur hégémonie». Et de poursuivre : «Voilà pourquoi ils ont choisi pour le peuple ukrainien le sort de chair à canon, en réalisant ce projet d’anti-Russie.»
Accusant la partie occidentale d’avoir fermé les yeux sur «la propagation de l’idéologie néo-nazie et sur les meurtres de masse des résidents du Donbass», mais aussi d’avoir envoyé «au régime de Kiev beaucoup d’armes, y compris des armes lourdes», Vladimir Poutine a souligné : «Pour cette raison, nous avons lancé une opération spéciale en Ukraine conformément à la charte de l’ONU [afin de garantir] la sécurité des populations de la Russie et du Donbass.»
Le président russe a ensuite souligné que l’Occident agitait «le potentiel de conflits dans le Caucase, en Asie, en Afrique [pour] jeter de l’huile sur le feu», prenant pour exemple la récente visite de la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis Nancy Pelosi à Taïwan, au grand dam de Pékin. Pour Vladimir Poutine, cette «provocation planifiée» montre, parmi d’autres exemples, que les «élites mondialisées occidentales» cherchent à «détourner l’attention» de leurs propres populations de leurs problèmes, et du mode de développement choisi par certains pays dont la Chine.
Face à cette situation, le dirigeant russe a promis que la Russie «soutiendra toutes les initiatives» allant dans le sens d’un renforcement de la multipolarité dans le monde, «en renforçant les structures de sécurité et les forces armées».
Promettant de défendre les intérêts nationaux russes mais aussi «les intérêts [des alliés de Moscou] et les droits de tous les peuples et de toutes les cultures dans leur diversité», Vladimir Poutine a appelé à revenir au «respect du droit international» et de ses «principes universels validés par tous les pays et par la charte de l’ONU».
Il a par ailleurs qualifié le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale de l’ONU d’«instruments pour réduire les tensions dans le monde et éviter les conflits, contribuer à la sécurité et développement des pays». Des instruments utiles donc, selon Vladimir Poutine qui espère néanmoins en développer d’autres dans le cadre de la transition vers un monde multipolaire.