Le département d’État américain a annoncé, vendredi, que son chef, Antony Blinken, se rendra le mois prochain en Afrique où les États-Unis comptent renforcer leur partenariat et contrecarrer l’influence de la Russie blâmée pour son offensive en Ukraine.
Blinken aura pour but de montrer « aux pays africains qu’ils ont un rôle géostratégique essentiel et sont des alliés cruciaux sur les questions les plus brûlantes de notre époque, de la promotion d’un système international ouvert et stable à la lutte contre les effets du changement climatique, l’insécurité alimentaire et les pandémies mondiales », relate le département d’État dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie américaine visitera la métropole sud-africaine Johannesburg et la capitale, Pretoria, du 7 au 9 août, puis la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, avant de se rendre au Rwanda, qui connaît un regain de tensions avec son voisin congolais qui l’accuse de soutenir la rébellion du M23.
En Afrique du Sud, il dirigera dans la capitale Pretoria la délégation américaine « au dialogue stratégique entre les États-Unis et l’Afrique du Sud ».
Ce dialogue devrait permettre, selon le département d’État, de « renforcer et d’approfondir notre engagement envers la coopération bilatérale sur les problèmes mondiaux ainsi qu’un large éventail de priorités communes, notamment la santé, les infrastructures, le commerce et l’investissement, et le climat ».
Il se rendra également à Johannesburg pour se joindre à la célébration sud-africaine de la Journée nationale de la femme.
En RDC, Blinken s’entretiendra avec « des membres haut placés du gouvernement et des membres de la société civile pour discuter de « notre intérêt mutuel à assurer la tenue d’élections libres, inclusives et justes en 2023 et des droits de l’homme ».
Il se concentrera également sur la « lutte contre la corruption, le soutien au commerce et à l’investissement, la résolution de la crise climatique, le renforcement de la résilience agricole et le soutien aux efforts africains régionaux pour faire progresser la paix dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs », d’après le même communiqué.
La dernière étape de son périple africain et la plus tendue est le Rwanda du 10 au 12 août.
Blinken évoquera « le rôle que le gouvernement du Rwanda peut jouer dans la réduction des tensions et de la violence en cours dans l’est de la RDC », d’après la même source.
Tâche délicate, le numéro 1 du département d’État soulèvera des « préoccupations en matière de démocratie et de droits de l’homme, notamment la répression transnationale, la limitation de l’espace pour la dissidence et l’opposition politique, et la détention injustifiée de l’opposant Paul Rusesabagina » qui réside en permanence aux États-Unis, et qui purge une peine de 25 ans de prison à Kigali.
Rusesabagina a été rendu célèbre par le film « Hôtel Rwanda » sorti en 2004, qui narre comment ce Hutu a sauvé des centaines de vies pendant le génocide de 1994. La tournée du chef de la diplomatie américaine intervient alors que son homologue russe Sergueï Lavrov a entrepris son propre tour d’Afrique.
Le chef de la diplomatie russe a, au passage, blâmé les sanctions occidentales pour la flambée des prix des denrées alimentaires. Cette hypothèse est rejetée par les États-Unis.
Anadolu Agency