Maroc : sur quoi porte l’accord signé par Eric Dupond-Moretti et Mohamed Benabdelkader ?

© DR Le Garde des Sceaux français Eric Dupond-Moretti et son homologue marocain Mohamed Benabdelkader, à Rabat, le 7 décembre 2020.

Le Garde des Sceaux français Eric Dupond-Moretti a signé avec son homologue marocain un accord portant sur « la protection des mineurs non accompagnés ». Mais c’est aussi la relation franco-marocaine qu’il est venu raviver.

Côté cour, la visite du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti à Rabat ces 6 et 7 décembre a porté essentiellement sur « la protection des mineurs non accompagnés », sujet de crispation depuis plusieurs années entre le royaume et l’Hexagone.

Ne parlant le plus souvent pas français, parfois accros à la « colle », le cas de ces jeunes migrants marocains livrés à eux-mêmes, fréquemment impliqués dans des affaires de vols et d’agressions, est devenu un phénomène de société de ce côté-ci de la Méditerranée. Et un enjeu de sécurité pour les autorités françaises. À Rennes et à Bordeaux notamment, la hausse de la délinquance cet été avait largement été mise sur le compte de ces bandes de jeunes mineurs marocains.

 « Il y a des discussions entre le président Macron et le roi du Maroc pour qu’un centre d’hébergement, de formation et de soins soit créé directement dans le royaume et cofinancé par la France, afin de les prendre en charge dans leur pays », avait annoncé, fin août le député d’Île-et-Vilaine Florian Bachelier. La consule du Maroc à Rennes Najoua El Berrak avait pointé une « stigmatisation » des Marocains.

Coopération

Le ministre français de la Justice a donc signé avec son homologue marocain Mohamed Benabdelkader ce lundi un accord bilatéral portant sur cette question épineuse des mineurs marocains isolés en France. Ce texte, dit « déclaration d’intention », doit ouvrir la voie à une coopération mutuelle entre départements et magistrats. « Il s’agit notamment d’identifier ces mineurs en vue d’un [probable] rapatriement », a souligné Eric Dupond-Moretti lors de son allocution.

Une petite victoire du Garde des Sceaux, dont c’est la première venue officielle au Maroc (et hors de France) depuis sa nomination à ce poste. Eric Dupond-Moretti — qui a été un temps l’avocat du roi Mohammed VI — a tenu à préciser que « la coopération marocaine a permis aux autorités françaises de constater que nombre de ceux qui se déclaraient mineurs étaient en fait majeurs et que les ressortissants marocains, contrairement à ce qui est parfois avancé à tort, n’étaient pas les plus nombreux ».

 

  Souece:Jeune Afrique