Burkina Faso : la présence “remarquable” des femmes dans les groupes terroristes “inquiète” les autorités

Au Burkina Faso, les femmes “participent de plus en plus” aux actions terroristes aux côtés des hommes, a déclaré vendredi, la ministre en charge du Genre Salimata Nébié / Condombo, soulignant qu’il s’agit d’un “tournant inquiétant” de la lutte antiterroriste au Burkina Faso.

“C’est un tournant inquiétant de la lutte antiterroriste dont on parle peu mais qui prend de plus en plus de l’ampleur. Il s’agit de la participation très remarquée et très active des femmes dans les activités et les actions terroristes au Burkina Faso”, a déclaré Salimata Nébié / Condombo lors d’une conférence de presse coanimée avec le Lieutenant-colonel Bamouni, le Commandement des Opérations du théâtre national (COTN).

La ministre burkinabè en charge du Genre a précisé : “Il nous revient de façon récurrente que les femmes participent de plus en plus aux actions terroristes aux côtés des hommes. En effet, elles sont devenues plus actives sur tous les aspects des activités terroristes c’est-à dire la fourniture, le renseignement, le soutien logistique et des actions lors des attaques”.

Elle a rappelé que lors des attaques du détachement de Barsologho (Centre-nord) le 10 juillet 2022, dans laquelle cinq civils ont été tués et huit soldats blessés, des femmes ont été aperçues en train “enganguer” des combattants terroristes pour les unes et même s’attaquer à des domiciles pour les autres.

“Cette façon de faire avait déjà été observée sur la majorité des attaques antérieurs de certaines localités ou des détachements militaires”, a-t-elle dit ajoutant que lors de la récente attaque du détachement de kelbbo (Sahel) le 25 juillet courant (2 soldats tués, 9 autres blessés et 15 terroristes abattus) des femmes ont été observées en train de ramasser des blessés et des morts terroristes.

“Au regard du rôle que les femmes jouent dans notre société, cette tendance est très inquiétante. Les femmes sont supposées être des actrices de paix plus des auteures de violence”, a-t-elle souligné.

Prenant la parole lors de cette conférence de presse, le Lieutenant-colonel Bamouni, le Commandement des Opérations du théâtre national (COTN) a expliqué que des actions se poursuivent sur le terrain, consistant à mettre hors d’état de nuire les cadres terroristes et que des efforts ont été fait pour acquérir des équipements plus performants.

Il a expliqué que les deux semaines qui avaient été imparties aux populations pour libérer les zones d’intérêt militaires situées dans le Sahel et l’Est, sont épuisées et que désormais toute personne qui se trouverait dans l’une de ses zones définies sera considérée comme “hostile”.

S’agissant des allégations faisant état de l’existence d’une piste d’atterrissage clandestine, Bamouni a expliqué que suite aux investigations, cette information “n’est pas confirmée”. “Ce que nous pouvons dire par contre, c’est que des infrastructures militaires sont en cours de construction dans le cadre de l’acquisition prochaines de nos équipements”, a-t-il dit.

Sur le plan bilatéral, il a soutenu que le Burkina Faso collabore sur le plan militaire avec la Russie depuis plusieurs années. “La coopération avec la Russie ne date pas de maintenant. Nous avons toujours été en collaboration avec la Russie en termes de formation et d’acquissions d’équipements”, a-t-il dit.

Anadolu Agency