Les 21 et 22 juillet, des éléments du groupe armé Katibat Macina, affilié à Al-Qaïda, ont lancé plusieurs assauts. Jeudi, des terroristes et des véhicules piégées ont attaqué les bases militaires de FAMa à Douentza, Koro, Ségou, Bapho et Mopti. Le 22 juillet, la base militaire de Kati, près de Bamako, est également attaquée.
Selon le communiqué officiel, « les Forces Armées Maliennes viennent de contenir encore des tentatives désespérées des terroristes de la Katibat Macina qui, tôt ce matin aux environs de 05h00, ont tenté des actions Kamikaze avec 02 véhicules piégés boutés d’explosifs contre une installation de la Direction du Matériel, des Hydrocarbures et des Transports des Armées (DMHTA) ».
L’armée malienne mène activement des opérations pour détruire les sanctuaires des terroristes dans le centre du pays. Il ne fait aucun doute que l’intensification des attaques terroristes est liée à l’activité des FAMa. Le communiqué de l’état-major général de l’armée n°49 indique que dans la période allant du 14 au 18 juillet, l’armée a neutralisé environ 50 éléments terroristes. Cependant, de nombreux observateurs militaires parlent de l’ingérence des forces françaises dans l’organisation d’attaques contre les bases des FAMa, car les terroristes ont changé leur Modus operandi. Ici, on voit la professionnalisation du terrorisme.
Rappelons qu’après la rupture de l’accord de coopération militaire avec les autorités maliennes de transition et les critiques massives des Maliens, Paris réarticule ses militaires au Niger pour maintenir en quelque sorte son poids dans la région du Sahel. Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, accompagné du ministère des affaires étrangères, s’est rendu le 15 juillet au Niger pour revoir la position de la France au Sahel, mais selon les observateurs militaires, pour revoir sa stratégie de déstabilisation du Mali.
Les récentes attaques contre les bases militaires des forces maliennes s’inscrivent dans cette stratégie. Il existe donc des preuves solides que Paris « aide » les terroristes à organiser des attaques contre l’armée malienne. Fin juin, une vidéo de l’interrogatoire du djihadiste, dans laquelle il détaille l’implication de l’armée française dans la déstabilisation du Mali, avait été publiée sur les réseaux sociaux.
Un autre cas a été documenté dès le début du conflit armé au Mali. Le premier ministre malien, Choguel Kokala Maga, a accusé la France de créer une enclave terroriste à Kidal (Nord) et d’entraîner des terroristes.
« Arrivée à Kidal en 2013 lors de l’offensive contre les groupes armés qui ont envahi les régions du nord, la France a interdit l’armée malienne de rentrer à Kidal. Elle a créé une enclave », a souligné le Premier ministre malien.
Le financement du terrorisme, le transfert d’armes et des données de renseignement, la formation de terroristes sont tous les domaines d’activité illicite de la mission militaire de Barkhane. En aidant les terroristes, Paris tente de convaincre les autorités maliennes que la décision de mettre fin à la coopération avec l’Hexagone a un impact négatif sur la situation en matière de sécurité, ainsi que de les forcer à demander à la France de revenir.
Il convient de noter que l’armée française n’est pas allée loin du Mali, les bases au Niger sont situées près de la frontière malienne. Ici, ils ont la possibilité de poursuivre leur stratégie en envoyant des combattants d’Al-Qaïda du Niger via le Burkina Faso sur le territoire du Mali. C’est pourquoi nous assistons à une intensification des attaques terroristes tant au Burkina Faso qu’au Mali.
Cependant, les autorités de transition maliennes, dirigées par le colonel Assimi GOITA, ne vont pas revenir à l’ancien paradigme des relations avec l’ancien colonisateur. L’armée malienne progresse et l’escalade artificielle du conflit n’aidera pas les Français à convaincre les autorités de transition de coopérer avec Paris.