Le président du Niger, Mohamed BAZOUM, a effectué une visite officielle au Tchad au cours de laquelle il a rencontré le chef de la transition tchadienne, le général Mahamat Idriss DÉBY. Après les échanges, les deux chefs d’État ont tenu une conférence de presse commune.
Les dirigeants ont évoqué la question de la sécurité dans la région, le redéploiement des forces françaises de l’opération « Barkhane », qui ont quitté le Mali à la demande du gouvernement malien, et l’avenir de la coalition anti-jihadiste « G5 Sahel » après le retrait du Mali en mai 2022. Les deux pays ont également signé un accord de coopération en matière de sécurité.
En ce qui concerne le retrait du Mali de la coalition G5 Sahel, les chefs du Niger et du Tchad sont d’accord et espèrent la réunification de l’alliance antiterroriste. M. BAZOUM estime que « la décision du retrait du Mali est un épisode qui va être dépassé, il y aura bientôt une réunion. » Pour sa part, le président DÉBY a déclaré : « nous espérons toujours que le Mali reviendra sur sa décision. Nous regrettons ce qui s’est passé. Nous avons espoir. » Mais dans quelle mesure l’optimisme des dirigeants de ces pays est-il justifié et peuvent-ils espérer le retour du Mali au sein de la coalition ?
La décision du Mali de quitter l’organisation est principalement motivée par la réticence de ses anciens partenaires à lui assurer la présidence dans cette organisation régionale. Cette coalition a été créée au Mali, un pays qui est à l’épicentre et à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région. De plus, il est largement considéré que le G5 Sahel est contrôlé par la France. Cette coalition a été formée par cinq pays de la sous-région, à savoir le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, le Niger et la Mauritanie, mais la décision de ne pas donner au Mali la direction de l’organisation est souvent attribuée à la détérioration considérable des relations entre le Mali et la France et à la politique étrangère indépendante que le Mali a adoptée avec l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi GOÏTA. Ainsi, il est tout à fait probable que la décision de ne pas accorder au Mali la présidence de l’organisation sous-régionale a été prise à Paris. Il convient également de noter que cette coalition a été critiquée pour son inefficacité dans la lutte contre le terrorisme, puisqu’elle a été créée en 2014 mais n’a pas réussi à obtenir des résultats significatifs jusqu’en 2022.
Il est évident que le Mali n’a pas l’intention de réintégrer cette organisation, comme le pays l’a déclaré lorsqu’il a quitté le bloc, soulignant que cette décision ne sera pas reconsidérée. En outre, il convient de poser la question: pourquoi les dirigeants du Niger et du Tchad discutent de la participation d’un pays souverain sans la participation du Mali à ces négociations ?