L’Afrique représente moins de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec 20% de la population mondiale. L’exploitation de l’ensemble des réserves en gaz identifiées du continent ne fera passer ce taux qu’à moins de 3,5%. Selon l’agence internationale de l’énergie les États africains ont le droit d’exploiter leurs immenses réserves de gaz naturel durant une période transitoire, avant de se tourner vers des sources d’énergie moins carbonées.
Selon son rapport, l’agence a indiqué que le continent africain subit dramatiquement les effets pervers du changement alors qu’il n’est responsable que d’une infime partie des émissions et qu’il dispose d’un temps limité pour tirer des revenus des hydrocarbures.
« Si nous dressons une liste des 500 principales choses à faire pour être en phase avec nos objectifs climatiques, ce que l’Afrique fait avec son gaz ne figure pas sur cette liste ». Fatih Birol, directeur général de l’AIE
Fatih Birol a également souligné que l’Afrique ne peut être traité de la même manière que tous les continents pour ce qui est de la gestion du gaz, mais pas seulement : « pour le gaz comme pour tout, nous ne pouvons mettre l’Afrique dans le même panier que les autres. Par exemple, l’urbanisation : 70 millions de bâtiments d’habitation doivent y être construits d’ici 2030. Cela veut dire ciment et acier, et vous ne pourrez le faire seulement avec le solaire à son niveau actuel ».
L’AIE rappelle, d’autre part, que la production de pétrole et de gaz demeure importante pour le développement économique et social de l’Afrique.
« L’Afrique compte plusieurs champs de gaz naturel identifiés, non encore exploités. S’ils l’étaient, cela ferait 90 milliards de m3 annuels, pour produire des fertilisants agricoles, du ciment et de l’eau potable à partir d’eau de mer », explique Fatih Birol, indiquant que le continent pourrait aussi exporter 30 milliards de m3.
Le rapport souligne en outre que la flambée actuelle des prix pourrait être une aubaine pour les pays africain. Fatih Birol a en outre précisé que la transition mondiale vers les énergies vertes est porteuse de promesses pour l’Afrique. Mais pour tirer profit de cette transition, il faudra doubler les investissements sur le continent.
Jean Hugues Ambodo