SOFATO : « Le démarrage est prévu au plus tard Janvier 2023 » Aziz Nignan PCA de la société coopérative bâtir l’avenir et promoteur du projet société Faso Tomate.

Lancé en 2019, les responsables de la société Faso Tomate poursuivent leur combats contre vent et marré pour la mise en œuvre de l’usine de production de la tomate à travers l’actionnariat populaire. Même sans aucune subvention de l’Etat Burkinabé pour soutenir l’initiative, ce projet demeure un grand rêve pour les initiateurs qui ne lâche rien en multipliant la prospection de partenaires internationaux pour sa réussite.

AFRIQUE MEDIA : QU’EST-CE QU’ON PEUT SAVOIR DU PROJET SOCIETE FASO TOMATE ?
SOFATO est une unité de production, de transformation et de commercialisation de la tomate fraiche

AFRIQUE MEDIA : L’ACTIONNARIAT POPULAIRE LANCE A-T-IL PORTE DES FRUITS ?
Tout d’abord SOFATO est une initiative inspirée de l’étranger au regard de leur model de développement ou les gens se mobilise autour d’une structure pour faire de l’investissement avec un retour sur investissement ce qu’on appelle les dividendes et aussi appelé dans les coopératives « les ristournes » Nous nous sommes inspiré de ce modèle pour adapter à nos réalités. Nous avons échangé avec le Professeur Laurent Bado sur l’appellation actionnariat populaire pour voir si on pouvait prêter le terme pour pouvoir lancer l’initiative populaire. La première chose qu’il fallait faire pour créer de l’emploi et de ressources, c’était de savoir où commencer. Alors la réponse trouvée à cette question, c’est la création d’une industrie. L’étape suivante c’était de savoir où on pouvait avoir la matière première. Apres réflexion on a réalisé que la production de la tomate serait porteur car on a la matière première et on produit plus de 300 000 tonnes de tomates par an qu’on n’arrive même pas a écoulé les 10% de cette production. Donc il était important pour nous de faire les études appropriés qui nous ont révélé que la région du Nord est appropriée pour l’installation de l’unité

AFRIQUE MEDIA : QUELLE A ETE LA STRATEGIE POUR MOBILISER LES RESSOURCES ?
Vous savez au Burkina Faso toute les banques de la place sont des banques commerciaux et n’ont des banques d’investissements et c’est en ce sens que nous avons lancé l’actionnariat populaire. Nous avons par la suite fait face à l’UEMOA par rapport à la forme légale de la mobilisation de l’épargne pour poursuivre le projet et c’est ce qui a abouti à la création de la Société Coopérative avec conseil d’administration bâtir l’avenir qui porte aujourd’hui le projet en toute légalité en suivant l’acte OHADA des droits communautaires qui nous permettra de mobiliser pour SOFATO et de mobiliser aussi pour d’autres initiatives futures. Donc c’est la coopérative qui donne la forme légale à SOFATO pour que nous puissions mobiliser l’épargne publique en toute sécurité et en toute légalité.

AFRIQUE MEDIA : QUE FAUT-IL ATTENDRE DANS LES PROCHAINS JOURS ?

Vu des équipements de l’unité de production de tomate

Nous avons lancé le projet depuis 2019 et avons fait face à la crise sanitaire, sécuritaire et humanitaire. Nous avons pu mobiliser 70% du besoin en capital qui fait initialement 1,500 milliard de FCFA. Nous avons par ailleurs trouvé des partenaires équipementiers qui vont nous équiper pour qu’on travaille et rembourser sur une durée de 10 ans. L’instabilité économique de notre pays ne nous permet pas de finaliser le projet. Mais la bonne nouvelle est que nous avons eu un partenaire qui nous accompagne et l’équipement est déjà chargé et nous croyons qu’en Aout, l’équipement sera là et nous ferons les montages. Le démarrage est prévu au plus tard janvier 2023.

AFRIQUE MEDIA : SOFATO COMPTE EMPLOYER COMBIEN DE PERSONNES ?
Initialement, nous avions prévu 100 personnes mais nous avons revu nos ambitions pour 300 personnes directes puisque nous étions à une transformation de 60 tonnes par jour mais l’équipement qu’on a acquis fait 360 tonnes par jour de tomates et plus de 30 000 emplois directs.

AFRIQUE MEDIA : AVEZ-VOUS RENCONTRE DES DIFFICULTES ?

Oui surtout l’acquisition des pièces administratives, il y’a eu de la lourdeur administrative. En plus nous n’avons pas de subvention ici. Et quand on dit que l’exonération est une subvention moi je ne crois pas car si tu ne démarre pas, ça n’a pas de valeur. Donc il faut une subvention réelle et physique. C’est-à-dire normalement quand quelqu’un veut faire de l’investissement qui est créateur d’emplois on devrait l’accompagner avec un minimum de 20% alors que ce n’est pas le cas et notre projet n’a bénéficié d’aucune subvention de l’Etat et de toutes les institutions financières au Burkina Faso et on se retrouve dans un collimateur et c’est comme si l’Etat même est contre le projet. Pour nous, c’est comme s’il y’a une concurrence interne d’où un conflit d’intérêt. Nous ne devons a aucune banque au Burkina ni à l’Etat.