En République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement « condamne la participation des autorités rwandaises dans le soutien, le financement et l’armement » de la rébellion du M23. Condamnation exprimée par le biais d’un communiqué de presse diffusé, mardi 14 juin au soir, par le ministère congolais de la Communication. Au lendemain de la prise de la ville de Bunagana, carrefour commercial du Nord-Kivu (est) par les rebelles du M23, les condamnations se multiplient, y compris notamment de la part des partenaires internationaux, qui dénoncent également l’implication du Rwanda dans l’est du Congo. Sur le front militaire, mardi soir, l’armée se montrait plus optimiste et promettait à la population une victoire totale sur le M23 et ses alliés.
À Kinshasa, le gouvernement s’active également sur le front diplomatique. Des rencontres se sont multipliées avec diverses chancelleries, en particulier celles des pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le gouvernement congolais parle de moins en moins du M23 qu’il qualifie de groupe terroriste et accuse davantage le Rwanda. Encore hier soir, il « condamne la participation des autorités rwandaises dans le soutien, le financement et l’armement de cette rébellion », a indiqué le ministère de la Communication et des Médias dans un communiqué. « Nous défendrons chaque centimètre de notre territoire », ajoute le texte, diffusé au lendemain de la prise par les rebelles du M23 de la localité de Bunagana.
Un déploiement diplomatique qui semble porter ses fruits.
Condamnations américaines et européennes
Pour la première fois hier, l’ambassade américaine à Kinshasa a ouvertement évoqué la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais et a condamné « des actions qui augmentent le risque de violence et de destruction dans l’est du Congo et nuisent à tous les habitants de la région ». « Nous sommes extrêmement préoccupés par les récents combats dans l’est de la RDC et par la présence signalée de forces rwandaises sur le territoire de la RDC », indique le communiqué, « les comportements provocateurs et les propos incendiaires doivent cesser » avertit Washington.
La veille, la commission des affaires étrangères du Sénat des États-Unis avait également dénoncé ouvertement le soutien du Rwanda aux combattants du M23.
La deuxième condamnation émane de l’Union européenne, par la voix de Jean-Marc Châtaignier, l’ambassadeur de l’UE en RDC, qui, devant des hauts responsables de la police congolaise et un parterre de diplomates européens, a critiqué les « agissements des groupes armés nationaux et étrangers ».
Le gouvernement est convaincu que, comme en 2012, cette guerre ne se jouera pas que sur le terrain militaire. Il espère une plus grande adhésion de la communauté internationale à sa cause et une pression plus grande sur le Rwanda. Kigali, de son côté, dément ces informations et assure ne pas apporter de soutien militaire aux rebelles du M23. Il estime, à l’inverse, avoir été la victime de multiples « agressions ».