La République démocratique du Congo et le Rwanda s’accusent mutuellement de soutenir des groupes rebelles actifs dans l’est de la RDC pour déstabiliser leurs pays respectifs. Les appels à la désescalade fusent de toutes parts. Nous en débattrons cette semaine sous l’Arbre à Palabre avec nos invités.
Selon Kigali, deux de ses soldats avaient été enlevés lors d’une patrouille par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle actif dans l’est de la RDC,et qui selon les autorités rwandaises serait soutenu par son voisin congolais. La République démocratique du Congo a accepté de libérer deux soldats rwandais détenus De son côté, Kinshasa accuse Kigali de soutenir le Mouvement du 23 mars (M23), groupe rebelle ayant repris les armes il y a quelques mois contre les autorités congolaises au Nord-Kivu (est de la RDC).
Mediation
Le chef de l’Étatsénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est dit dimanche 29 mai “gravement préoccupé” par la “montée de la tension” entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), exhortant les deux pays “au calme et au dialogue”.
C’est pourquoi, il a demandé à son homologue angolais, João Lourenço, de déjouer les bons offices, sous l’égide duquel, une conversation par visioconférence a eu lieu entre le président rwandais Paul Kagame et le président congolais Félix Tshisekedi. Suite à ces entretiens, les dirigeants rwandais et congolais sont parvenus à “un accord” pour se rencontrer en face-à-face dans la capitale angolaise, à une date qui sera annoncée. La RDC et le Rwanda entretiennent desrelations tendues depuis l’arrivée massive dans l’est congolais de Huturwandais accusés d’avoir massacré des Tutsi lors du génocide des Tutsi auRwanda perpétré en 1994.
Kinshasa a régulièrement accusé le Rwanda de mener des incursions sur son territoire et d’y soutenir des groupes armés. Les relations avaient commencé à se dégeler après l’élection du président congolais Félix Tshisekedi en 2019, mais la résurgence des attaques du M23 a récemment ravivé les tensions bilatérales.
Je vous propose d’écouter l’interview du juriste et analyste politique rwandais, Rutikanga Tite Gatabazi (ci-contre). Il réagit d’abord aux accusations sur la présence vers la fin des années 2000 d’officiers rwandais au sein de l’état-major militaire de l’armée congolaise. Il en appelle aussi au dialogue, dans le cadre des mécanismes régionaux, pour apaiser la tension.
Quelle solution à cette tension? Eric Topona a posé la question à ses invités sous l’Arbre à Palabres. Il s’agit de:
-Marc-André Lagrange, chercheur, spécialisé dans les enjeux liés aux conflits et à la sécurité et les questions humanitaires en Afrique centrale.
-Péter Kazadi, ancien conseiller juridique d’Etienne Tshisekedi, député provincial de l’Union pour la démocratie et le progrès (l’UDPS).
-Onesphore Sematumba, chercheur à l’International Crisis Group, spécialiste de la région des grands lacs.
-Albert Mukulubundu, porte-parole et chargé des Relations extérieures de la plateforme politique Lamuka et porte-parole du parti Nouvel Élan de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito.
Source: Dw
