SOMMET AFRICITIES 9: La Convention des Maires pour l’Afrique Subsaharienne plaide pour accroître l’accès à la finance climat en se focalisant sur le climat et les déchets.

Cérémonie d’ouverture des Sessions CoM SSA en presence du Président nouvellement élu du Forum Régional des Maires de la CoM SSA et Maire de la Commune de Kloto 1 au Togo, M. Yawo Winny Dogbatse, de l’Ambassadrice de l’Union européenne, S.E. Henriette Geiger, du Co-Directeur Général de la Convention Mondiale des Maires pour le Climat et l’Energie (GCoM), Andy Deacon, et du Directeur du Département Développement Durable d’Expertise France, Nicolas Chenet. © CoM SSA

Une bonne gestion des déchets est essentielle pour lutter contre le changement climatique. C’est l’une des conclusions principals des participants aux Sessions CoM SSA à Africités 9 à Kisumu, au Kenya.

Les villes sont responsables de 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les déchets se retrouvent régulièrement dans le top 3 des sources d’émissions des villes, après l’habitat et le transport. Entre 60 et 80% des déchets en Afrique sont composés de matière organique. Les villes qui n’ont pas de processus pour traiter les déchets déposent généralement dans des décharges qui produisent du methane et des gazs à effets de serre. Durant les Sessions CoM SSA, plus de 150 participants venant d’environs 20 pays africains et européens ont eu l’opportunité d’échanger et de discuter sur la façon dont la gestion des déchets, une competence traditionnellement dévolue aux collectivités locales, qui constitue un levier d’action pour les politiques climat et énergie.

Audrey Guiral-Naepels, Directrice adjointe de la Division Développement urbain, planification, et Habitat à l’AFD, a déclaré que les liens entre le climat et les émissions de déchets sont déjà assez bien connues “Un tiers des déchets au niveau mondial restent non-traités et cela a un impact direct sur la santé, la biodiversité, le climat et même le développement économique. En Afrique, les déchets sont responsables de 8,1% des émissions de GES tandis que le niveau mondial est de 3%”. Expertise France, partenaire de mise en oeuvre de la CoM SSA dans plusieurs villes subsahariennes dont Kisumu, explique que la prévention des déchets, le recyclage, et la récupération d’énergie peuvent chacun constituer un levier d’action pour atténuer les éffets du changement climatique, dans la mesure où les déchets constituent l’une des trois premières sources de GES dans les villes accompagnées. Des solutions cohérentes de gestion des déchets et des ressources, lorsqu’elles sont pleinement appliquées, peuvent jouer un rôle important dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Bien que les villes africaines soient souvent en charge de la gestion des déchets, elles ne font toujours pas le lien avec le climat et peinent à accéder aux financements. Cet événement a permis de montrer le lien étroit entre les déchets et le climat et de plaider pour le déblocage de l’accès au financement climatique, notamment pour les projets de gestion des déchets.

L’une des sessions de l’événement a aussi abordé les plans d’actions pour le climat comme une étape cruciale et nécessaire dans la feuille de route des villes pour la mise en œuvre d’actions efficaces pour répondre aux défis du changement climatique. Les signataires de la CoM SSA ont eu l’occasion de présenter le travail qu’ils ont effectué pour développer leurs plans climat-énergie, en emmenant le public à travers un voyage sur les défis climatiques et énergétiques auxquels leurs villes font face. Le public a ainsi pu découvrir les principales conclusions de ce plan, les objectifs et les actions qu’il prévoit, ainsi que l’orientation que ces villes souhaitent donner à leur plan climat pour contribuer non seulement à leurs engagements internationaux, mais aussi pour renforcer leur résilience. Lors de cette session, les comtés de Kisumu et de Nakuru ont lancé leurs plans d’action pour le climat avec le CSM. Ces gouvernements locaux ouvrent la voie à un développement plus résilient et à faible émission de carbone de leurs territoires, une première au Kenya.

Grace Karanha, Directrice Environnement, Energy, et Ressources Naturelles du Comté de Nakuru a mentionné “Compte-tenu du nombre de risques climatiques qui affectent les villes d’Afrique subsaharienne, les plans d’actions pour le climat doivent avoir une portée concrète et être alimentés par des données provenant de personnes les plus touches par le changement climatique”.

Conernant le changement climatique, les villes sont à la fois une source du problème, et ont le plus fort potential pour le résoudre. La bonne nouvelle est que les solutions existent, et à cette fin, les sessions CoM SSA ont offert aux participants l’opportunité de rencontrer des représentants des villes et des experts de différents secteurs pour apprendre de leurs expériences et de leurs succès, et en même temps découvrir comment, cette initiative européenne, travaille avec les villes africaines pour mobiliser et attirer des financements privés pour les projets identifiés dans leurs plans d’action climatique.

Démarrée en 2015, la Convention des maires en Afrique subsaharienne (CoM SSA) est un catalyseur majeur pour l’action climatique locale dans la région, avec l’engagement politique de plus de 280 gouvernements locaux. Cette initiative est cofinancée par l’Union européenne, le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement.

Pour plus d’informations à ce sujet, veuillez contacter Jeanne ETIENNE à l’adresse suivante : [email protected]