RFI et France 24 définitivement suspendus au Mali

Logos de France 24 et RFI

Les deux médias français, France 24 et RFI, ont été définitivement suspendus au Mali par la Haute Autorité de la Communication. La décision a été prise ce mercredi 27 avril.

La HAC (Haute Autorité de la Communication) a annoncé, ce jour, le retrait définitif de l’autorisation d’établissement et d’exploitation de RFI (Radio France Internationale) et de France 24 au Mali. Cette décision «fait suite à des manquements relevés par la HAC dans le traitement de l’information sur le Mali par ces deux organes suivis depuis plusieurs mois par le Centre de Monitoring», indique un communiqué de l’instance.

«La Commission de l’Ethique du Contentieux et de la Déontologie, suite à l’auto saisine de la HAC, a examiné le contenu des émissions consacrées à l’actualité la plus récente, notamment celles diffusées sur les deux chaînes, à partir du 10 janvier 2022 et qui sont relatives : à l’attaque du camp de Mondoro », pointe d’abord le document, avant de dénoncer les «reportages de David Baché, des 13 et 15 mars 2022, sur des supposées exactions de l’Armée malienne sur les populations civiles dans le centre du Mali et dans la zone de l’Office du Niger, à la prétendue disparition de citoyens mauritaniens à la frontière malienne».

Le communiqué cite aussi le rapport de Human Rigths Watch «sur le massacre présumé de soixante et onze personnes par l’armée malienne et à l’usage d’expressions à connotation  »ironique » et  »péjorative » pour désigner les autorités maliennes», et de déduire : «il ressort de l’examen de ces différentes émissions consacrées au Mali par RFI et France 24 le non-respect des principes d’éthique et de déontologie sur le traitement professionnel de l’information, le non-respect du pluralisme et de l’équilibre des points de vue, les pratiques de parti pris dans la couverture des actes de guerre, des attentats, des violences armées contre les civils, entre autres».

Pour la HAC, il ne fait aucun doute que «ces émissions constituent une violation des textes susvisés et de la convention d’établissement liant France Médias Monde à la Haute Autorité de la Communication. La violation de ces dispositions substantielles est considérée comme grave par la Haute Autorité de la Communication». Cette décision de retrait définitif intervient après la menace faite, le 17 mars dernier, par les autorités de la Transition malienne de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, les deux médias français. Les autorités de Bamako accusaient les deux journaux «de fausses allégations faisant état d’exactions commises par les forces armées maliennes, contre des civils».

 Source: Afrik