L’Algérie menace de couper le gaz à l’Espagne

L’Algérie a menacé l’Espagne de rompre la fourniture de gaz assurée par la Sonatrach. Le royaume ibérique est soupçonné de vouloir livrer du gaz algérien au Maroc.

Le ministère algérien de l’Energie a, ce mercredi 27 avril 2022, brandi la menace de fermer le robinet de gaz à l’Espagne. Ce, à la suite d’informations relatives à une fourniture à Rabat de gaz algérien que devrait incessamment assurer Madrid. Le Maroc et l’Espagne ayant fermé la page de la crise diplomatique et entrepris ensemble une posture coopérative où aucun accord ne semble exclu.

C’est dans ce contexte que les autorités algériennes ont émis de sévères mises en garde. «Tout acheminement de gaz naturel algérien livré à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels», prévient un communiqué du ministère algérien de l’Energie et des mines.

Le non-respect par l’Espagne de ses contrats avec l’Algérie pourrait aboutir à la «rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols», a poursuivi les services du ministre Mohamed Arkab. Ce dernier précise avoir été informé, ce mercredi, par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la «décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe (GME)».

Selon Alger, les autorités espagnoles avaient avisé que cette opération allait intervenir mercredi ou jeudi. Pourtant, l’Algérie avait déjà mis en garde l’Espagne de ne pas envisager le réacheminement du gaz algérien vers le Maroc, par le canal du gazoduc GME, en sens inverse. Lequel gazoduc avait été fermé début novembre 2021, au plus fort de la crise entre Alger et Rabat. Ce qui avait pour conséquence de priver le royaume chérifien de gaz.

Le vendredi 15 avril dernier, Leïla Benali, ministre marocaine de la Transition énergétique, avait annoncé la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) pour acheminer du gaz de l’Espagne. Rabat avait précisé qu’il allait se procurer du gaz naturel liquéfié (GNL) sur le marché international, le transformer dans les usines de regazéification mis à sa disposition par l’Espagne, pour ensuite l’acheminer vers le royaume ibérique via le GME.