Le M23 ne prendra pas part aux consultations ouvertes au Kenya, qui regroupent autour d’une même table de négociations le gouvernement de la RDC et les groupes rebelles. Pourquoi ?
Alors qu’ils étaient en pleines consultations, dans la soirée de samedi, les participants à ces consultations ont appris que les rebelles du M23 ont repris les armes dans le Nord Kivu. Suffisant pour que les émissaires du Président congolais Félix Tshisekedi récusent les délégués du groupe armé M23 dépêchés à Nairobi pour prendre part aux discussions.
Inscrites dans le cadre d’un dialogue consultatif, ces discussions ont été ouvertes samedi 23 avril, en présence des autorités congolaises, leurs homologues du Kenya et une dizaine de groupes armés. Ces derniers sont actifs dans l’Est de la République Démocratique du Congo en proie à des violences. Selon un rapport de la Présidence congolaise, les travaux avaient pourtant bien démarré.
Félix Tshisekedi avait quitté la capitale kényane sans rencontrer les groupes armés, mais le chef de l’Etat rd-congolais avait laissé sur place l’équipe d’experts désignés pour mener les échanges avec les groupes armés arrivés, à Nairobi, sous la facilitation du Président kényan, Uhuru Kenyatta. Outre les deux parties en conflit et le facilitateur kényan, des observateurs de l’Ouganda, du Rwanda, du secrétariat général de la Communauté des Etat de l’Afrique de l’Est étaient présents.
De même, le bureau de l’Envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU était représenté. D’ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait salué l’engagement des dirigeants d’Afrique de l’Est, après la tenue du Mini-Sommet de Nairobi, ayant débouché sur l’organisation de ces pourparlers en vue de mettre fin aux violences dans cette région de l’Afrique. Une fausse note a changé la donne samedi soir.
Alors qu’il s’est agi de «trouver une solution définitive et durable à l’insécurité dans les provinces de l’Est de la RDC», comme l’a rappelé le facilitateur kényan, «en pleines consultations en début de soirée, les participants ont été surpris d’apprendre la reprise des hostilités par les M23 dans le Nord Kivu», a rapporté la Présidence congolaise. Dès lors, «l’expulsion immédiate» de la salle du M23, a été actée.
Les débats se poursuivent sans ledit groupe rebelle. Lundi au plus tard, d’autres groupes armés locaux basés dans les provinces de l’Ituri, du Nord et Sud Kivu devraient rejoindre les consultations, selon les autorités kényanes. A noter que l’opposition congolaise a crié au scandale en apprenant l’ouverture de consultations, reprochant au chef de l’Etat de vouloir livrer le pays à des bandes armées.
Source: Afrik